Annoncée pour le mois de janvier 2021, la fin de l'essence plombée sera effective au début du mois de juillet. Après deux reports successifs, donc, de janvier à février, puis au mois de juillet au plus tard, l'essence super avec plomb tient sa survie de la pandémie de Covid-19, qui a eu un impact important sur la demande interne. La baisse de la circulation des véhicules et de l'activité économique d'une manière générale, entraînée par les restrictions découlant des mesures de confinement, a donné lieu à une baisse sensible de la consommation des carburants, qui a enregistré une chute de 12,7% en 2020 par rapport à 2019. C'est cet argument de la baisse de la consommation d'essence qui est avancé pour justifier ces reports successifs dans l'application de la décision qui met fin à l'essence super avec plomb à la pompe.La quantité stockée de l'essence super avec plomb n'ayant pas été épuisée, on n'a pas pu procéder au rinçage des parois des cuves où l'on devait stocker l'essence sans plomb. Il fallait attendre le vidage de ces cuves qui contiennent de l'essence super avec plomb pour pouvoir les décontaminer du plomb qui reste accroché aux parois des réservoirs. C'est la même explication qui a été avancée au début de l'année lors du premier report de l'application de cette décision, laissant entendre que ces cuves sont plombées, dans tous les sens du terme, par ce carburant abandonné par tous les pays de la planète (depuis 20 ans en Europe), exception faite de l'Irak et le Yémen, qui n'ont pas encore décidé de l'abandonner, ainsi que l'Algérie, qui ne s'en est pas vraiment débarrassée pour le moment. Mais, est-ce seulement à cause
de ces cuves qui ne veulent pas se vider de leur essence plombée ' N'y aurait-il pas d'autres explications liées aux tests, encore «en cours» sur l'essence sans plomb ayant un indice d'octane unifié, selon les aveux explicites du président du Comité de direction de l'Autorité de régulation des hydrocarbures, afin de sécuriser totalement le produit pour les différentes motorisations '
La suppression du plomb dans l'essence ne répond pas uniquement au souci de la réduction de la pollution qu'il génère, ou dans le cadre de la politique suivie par l'Algérie visant à mettre fin à l'importation des carburants, mais cela répond également, surtout, au fait que ce carburant est incompatible avec les nouveaux moteurs et leurs pots catalytiques.
Dans les anciens moteurs, qui ne constituent que 5% des modèles aujourd'hui en circulation, le plomb servait à améliorer l'indice d'octane de l'essence, qui améliore la combustion grâce à son rôle de lubrifiant sur les sièges de soupapes, qui ouvre et ferme le passage des gaz dans la chambre à combustion. C'est donc par souci mécanique majeur qu'on a supprimé le plomb dans l'essence ailleurs et qu'on s'apprête à le faire en Algérie. C'est pour cette raison, principalement, que l'opinion publique ne s'offusque guère de ces reports de la fin de l'essence super avec plomb.
L'avènement reste, d'ailleurs, différemment apprécié, voire incompris par de nombreux automobilistes. Nombreux sont ceux qui estiment, à juste titre, que l'essence sans plomb est très léger, et qui, même s'il est jugé bon pour la motorisation, il est consommé rapidement par les nouveaux moteurs, de plus en plus puissants, chose qui contraint à passer à la pompe assez souvent pour faire le plein et débourser plus d'argent. Un argument qui fait tiquer, à lui seul, face à la suppression du plomb dans l'essence.
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Posté Le : 10/05/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com