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Argentine: après une élection sans appel Cristina Fernandez de Kirchner succède à son mari à la présidence



Elle fut députée, puis sénatrice, imposant sa personnalité et son franc-parler dans les arcanes du congrès argentin. Première dame du pays lorsque son mari, le Dr Nestor Kirchner, fut élu chef de l´Etat en 2003 au sortir d´une sévère crise socioéconomique, elle préféra poursuivre ses activités législatives, échappant à l´enfermement protocolaire dans la résidence présidentielle d´Olivos. Au soir du 28 octobre, Cristina Fernandez de Kirchner est élue Présidente d´Argentine et recevra le 10 décembre prochain, des mains du Président sortant, le traditionnel bâton de commandement pour diriger pendant les quatre prochaines années les destinées d´un pays aux multiples ressources et poursuivre ainsi l´oeuvre de son mari. Malgré le fait que le vote soit obligatoire en Argentine, il n´y eut que 72,73% d´électeurs qui se rendirent aux urnes. Ce fut, dit-on, le plus faible pourcentage de participation depuis 1928. Cristina Kirchner obtient quelque 8.200.000 voix, soit 44,90%, alors que Elisa Carrio, une femme qui dirige une coalition civique plutôt centriste, est «votée» par 4,2 millions de personnes, soit 22,95% de l´électorat. Viendront ensuite l´ex-ministre de l´Economie Roberto Lavagna (3,2 millions), et l´actuel gouverneur de la province de San Luis, Alberto Rodriguez Saa (1,4 million). Les dix autres candidats sont au-dessous de la barre de 300.000 voix alors que l´Argentine compte environ 27 millions de personnes en âge de voter. Deux districts électoraux, la capitale fédérale Buenos Aires et la province de Buenos Aires, pèsent énormément sur les élections par leurs volumes respectifs de 1.919.701 et 7.301.897 électeurs. Dans le premier, qui se caractérise par la présence d´une classe moyenne très importante subtilement contestataire du pouvoir en place, l´outsider Elisa Carrio a battu Cristina Kirchner qui a réussi pour sa part à gagner dans le cordon industriel de la province de Buenos Aires. Dans l´euphorie de la victoire, Cristina Fernandez de Kirchner propose à l´ensemble de ses compatriotes, en incluant les femmes et la jeunesse, une étape démocratique «sans haine ni rancoeur», sans ignorer les messages découlant de sa défaite dans l´immense capitale fédérale, ainsi que dans la seconde ville du pays, Cordoba, et dans un certain nombre de centres urbains. Elle ne cache pas les problèmes hérités de la gestion de son mari : l´inflation, les luttes salariales menées par les puissants syndicats, la crise énergétique qui a pénalisé le secteur industriel, la manipulation des statistiques sur le coût réel de la vie, la sécurité en milieu urbain... Elle est reconnaissante au vice-président, élu sur sa foulée, Julio Cobos, un radical gouverneur de la riche province de Mendoza, au pied de la cordillère des Andes, radié de son parti pour avoir accepté de rejoindre le «Front pour la victoire» le grand vainqueur de ces élections... Le monde des affaires n´a pas tardé à exprimer sa satisfaction pour l´élection de Cristina - ainsi l´appelle-t-on familièrement - en espérant qu´elle s´attachera à aborder les problèmes économiques et financiers en suspens à la fin du mandat de son mari. Après avoir absorbé les quelque 20% d´augmentation des salaires en pleine campagne électorale, les industriels souhaitent la mise en marche d´un pacte social qui encouragerait les syndicats à modérer leurs nouvelles exigences salariales sous la menace d´une inflation qui pointe à l´horizon. Quant aux restrictions énergétiques vécues au cours de l´hiver austral, mais qui n´ont pas touché les foyers familiaux, le milieu industriel souhaite une révision tarifaire à la hausse qui relancerait les investissements. Lors des visites effectuées en Europe et aux Etats-Unis, Cristina Kirchner n´aurait pas rejeté la possibilité de faire quelques concessions en la matière aux entreprises étrangères concernées par la baisse de rentabilité de leurs capitaux. En outre, il n´est pas exclu que les subventions de l´Etat à l´alimentation, au transport et aux combustibles soient revues à la baisse pour assainir les dépenses publiques. Tout un programme bien entendu... Née le 19 février 1953 à La Plata, capitale de la province de Buenos Aires, Cristina Elisabeth Fernandez de Kirchner avait fait des études juridiques à l´université de sa ville natale. Elle obtint le diplôme d´avocate en 1979. Elle se marie en mars 1975 avec un compagnon d´études, Nestor Kirchner, avec qui elle avait milité dans les rangs de la jeunesse peroniste. Leur résidence principale fut toujours à Rio-Gallegos, capitale de la province de Santa Cruz qui finira par être gouvernée par Kirchner. Les activités provinciales amènent naturellement Cristina au poste de députée nationale en 1995. En 2001, elle est élue sénatrice de la province de Santa Cruz puis, en 2005, elle arrache le poste de sénatrice de la province de Buenos Aires. Les Kirchner ont deux enfants : Maximo (30 ans) et Florencia (16 ans). Le 10 décembre prochain Cristina assumera la magistrature suprême de la seconde puissance sud-américaine qui s´étend sur 2.778.417 km2 avec une population de 37 millions d´habitants.


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