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Le retour de l'Argentine sur les marchés avec un emprunt d'envergure est attendu avec intérêt par les investisseurs internationaux, d'autant que ses voisins sont en perte de vitesse, rattrapés par la baisse des matières premières.Coupée des marchés internationaux depuis sa faillite en 2001, la troisième économie d'Amérique latine envisage de lever 15 milliards de dollars, une somme qui servira en partie à financer l'accord tout juste conclu avec les derniers créanciers récalcitrants. Cette opération serait la plus importante pour un pays émergent depuis 20 ans et l'emprunt de 16 milliards de dollars réalisé par le Mexique en 1996, selon des données de Dealogic.Mais l'appétit peut-il être au rendez-vous pour un pays doté d'un tel passif en matière de dette et dont la notation correspond encore à celle d'un Etat en défaut de paiement'. Oui, répondent sans hésiter les experts qui estiment que cet accord ouvre une nouvelle ère pour le pays."C'est clairement un bon accord pour l'Argentine, donc bien accueilli par les investisseurs. Certes les fonds +vautours+ s'en sortent bien, mais l'essentiel pour le pays était de solder cet épisode. A long terme, le pays achète la prospérité économique", souligne Christopher Dembik, un économiste de Saxo Banque.Alexandra Wentzinger, une économiste spécialiste de l'Amérique du Sud de BNP Paribas dresse un constat similaire: cet accord "permettra au pays de clôturer un épisode difficile et de repartir sur d'autres bases même s'il reste encore beaucoup d'incertitudes".Afin de séduire un maximum d'investisseurs, l'Argentine va vraisemblablement emprunter en dollars, avec des obligations de droit anglo-saxon, qui incluront probablement des CAC, des clauses d'action collective, gages de sécurité en cas de défaut car elles permettent un accord majoritaire qui empêche les créanciers irréductibles de sévir.Revers de la médaille, le taux d'emprunt risque d'être très élevé mais il sera de nature à motiver les investisseurs dans un environnement obligataire marqué par des rendements de plus en plus bas, voire même négatifs pour certains pays. Nouvelle donne En outre, la perspective d'un défaut est nettement moins élevée, car le pays fera tout pour éviter de renouveler le désastre des 15 dernières années. Et les réformes libérales du nouveau président Mauricio Macri ont séduit les milieux financiers. "Il y a pas mal d'espoir avec le nouveau président, même s'il faudra qu'il tienne ses promesses", avance Guillaume Tresca, économiste chez Crédit Agricole CIB.Et passé ce premier emprunt symbolique, "les taux d'emprunt devraient rapidement refluer et rejoindre des niveaux similaires à ceux de ses voisins", anticipe M. Dembik. Le pays s'est également fixé des objectifs en terme d'inflation et de déficit qui "offrent plus de visibilité et donnent l'image d'un pays qui veut bouger vers une nouvelle donne", complète Mme Wentzinger. En outre, selon Carlos Caicedo, spécialiste de l'Amérique latine au sein du cabinet de conseil IHS, "il ne faut pas oublier que l'Argentine a une dette étrangère peu élevée", ce qui offre aux investisseurs internationaux "un certain niveau de sécurité", notamment par rapport à un pays comme le Brésil. Car l'autre atout de l'Argentine est à chercher dans le dynamisme de son économie qui contraste avec celle de ses voisins, beaucoup plus dépendants des prix des matières premières. "L'Argentine pourrait profiter du fait que les autres pays d'Amérique latine ne vont pas très bien, notamment le Brésil, le Venezuela, le Chili et la Colombie qui sont vraiment affectés par la baisse des prix des matières premières", observe également M. Tresca.Le contexte est en effet moins porteur pour les émergents en général depuis que la banque centrale américaine (Fed) se montre moins généreuse pénalisant particulièrement ces pays qui s'endettent beaucoup en dollars. Cela n'empêche pas les investisseurs d'être à l'affût, à l'image du plus grand gérant d'actifs mondial, l'américain BlackRock qui a estimé que le pire était passé pour les dettes émergentes.Selon M. Tresca, "les investisseurs ont envie de retourner sur les pays émergents, séduits par des valorisations attractives, mais ils restent encore prudents compte tenu des risques liés aux situations politiques, aux matières premières et à Fed".




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