Algérie

Argent, où est le problème '


Argent, où est le problème '
Quand les Grecs, dans leur pays qui traverse une grave crise économique et financière, ne pouvaient même plus accéder à leurs économies «séquestrées» par les banques, on a vécu cela comme une situation douloureuse avec tous les prolongements en conséquence. Une colère populaire souvent exprimée dans une rare violence, impasse politique au sommet de l'Etat, mobilisation sans précédent de l'Europe inquiète pour les répercussions plus que possible sur l'ensemble du continent et battage médiatique planétaire en raison du caractère inédit de la situation.Toutes proportions gardées, il arrive régulièrement que les Algériens ne puissent pas accéder non seulement à leurs économies mais simplement à leurs salaires, leurs pensions de retraite, et de manière générale leur argent de la poste ou des agences bancaires. Pourtant, le pays n'est pas en crise économique ou financière. Le pays n'est pas en crise économique, non pas parce qu'il est un modèle de développement mais parce qu'il n'a tout bonnement pas d'économie.Le pays n'est pas en crise financière, non pas parce qu'il est un modèle de gestion mais parce que l'argent dort du sommeil du juste, sans investissement audacieux, sans véritable circuit productif national et sans partenariat international, donc sans risque. Jusqu'à ce qu'il? n'y en ait plus ! On disait donc «toutes proportions gardées» parce qu'en Algérie, il y a de l'argent. Mais est-ce que c'est plus grave que les Algériens ne puissent parfois pas disposer de «leur» argent parce qu'il n'y en a pas ou ne pas en disposer même s'il y en a ' Comme on ne peut pas inventer une situation qui n'existe pas - pas encore mais on en est pas loin - voyons avec celle, récurrente, avec chaque année de nouvelles raisons «de conjoncture».Ramadhan, l'Aïd, un autre Aïd, les vacances d'hiver, les vacances d'été, la rentrée scolaire, les tremblements de terre, les inondations, la neige, le soleil, les menaces de guerre paranoïaques, le printemps arabe, le printemps tout court, les élections qui peuvent toujours mal tourner? On a toujours une raison d'aller se bousculer à la banque ou à la poste.L'argent ne manque pas mais les banques, comme la poste et le reste des secteurs d'activité nationale sont tellement bien gérées qu'on n'arrive pas toujours à restituer leur argent à ceux qui en possèdent. Mais si on gérait bien, on n'aurait certainement pas besoin de distribuer autant de billets de banque ! Les paiements par chèque ou par carte de crédit auraient suffi à venir à bout d'un «problème» d'un autre siècle, y compris dans des pays de bien moindre condition.Et la poste, à une semaine de l'Aïd, ne se croirait pas en droit de nous faire admirer ses «performances» comme elle vient de le faire : cinq millions six cent mille opérations de retrait entre le 29 juin et le 16 juillet, 162 milliards de dinars retirés et ouverture nocturne des agences postales des grandes agglomérations entre 21h30 et 23h30 ! La direction de la poste a même cru pertinent de préciser que «toutes les opérations ont été effectuées sans? problème de liquidités» ! Ah, que c'est bien de régler des problèmes qui n'existent pas !laouarisliman@gmail.com


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)