Algérie

Argent et culture



Argent et culture
«Il faut de l'intelligence pour gagner de l'argent. Mais il faut surtout de la culture pour bien le dépenser.» Les deux phrases situent implicitement le solide lien entre ceci et cela.Quel est donc cet apport si important de l'intelligence et de la culture au profit du seul paramètre de l'argent ou même inversement 'Ce bien mauvais maitre est-il si difficile à pouvoir bien le maitriser et le circonscrire dans ses mouvements et autres prétentions pour que l'on s'emploie à mettre si opportunément à ses trousses à la fois toute notre brillante intelligence alliée justement à notre ancestrale culture ' Ce " grand serviteur de toute l'humanité " restera-t-il toujours à la recherche ou à la disposition de son véritable tuteur à l'effet de lui obéir ensuite au doigt et à l'?il sans le moindre risque de le tromper, puisque ne pouvant jamais et en aucun cas, en lieu et place, décider pour lui 'Que vaut donc finalement toute notre intelligence ramenée à notre culture de manière générale, et quel impact peut avoir cette dernière sur l'ensemble du savoir que l'on acquiert à un moment ou à un autre de notre vie ou tout juste à l'issue de notre carrière artistique ou professionnelle 'Autant de questionnements qui suscitent à leur détour tout autant de pistes à emprunter ou voies à au plus vite explorer en vue de bien cerner tous les aspects directement liés à la problématique abordée, afin de satisfaire à un besoin réel de comprendre dans ses menus détails les leviers qui servent à dénouer le véritable écheveau de l'équation ainsi posée. Argent et culture ' L'agent de l'un à opposer ou à faire éventuellement faire fusionner avec l'entregent de l'autre ' Ou comment mettre nos sous à la disposition et sous le contrôle de notre culture ' Sinon comment permettre à notre culture de mieux dépenser ce que nous gagnons fort intelligemment 'Mettre tous ces huppés garde-fous de cette grande stature pour contrecarrer nos dépenses démontre -on ne put mieux- à l'évidence toute l'importance accordée à la fois à l'origine de nos gains et aux destinées des sous dont nous disposons effectivement.Avons-nous donc les moyens de le faire, surtout de bien le faire ' Sommes-nous aussi en mesure de sacrifier l'un au profit de l'autre sans risque de nous tromper ou même de nous déjuger ' De nous remettre véritablement en cause sur ce même-plan' De satisfaire enfin au sens profond et très noble de cette extraordinaire sagesse 'Mais pourquoi donc l'argent doit-il sine die obéir au doigt et à l'?il à l'endroit de ces deux ombres de vrais gendarmes que sont ces sentinelles plutôt invisibles et très souvent collées en permanence à ses basques et postés à ses trousses, sans même lui permettre -la moindre des choses- de s'en défaire pour juste un moment de répit 'La raison est ici pourtant toute simple à connaitre : ce «mauvais maitre» peut, l'espace d'un battement de cils inconscient, se transformer en ce «bon serviteur» ; dès lors qu'il est assuré qu'il peut vraiment compter sur ses deux incontournables gardes-de-corps et surveillants permanents.Dans la logique des esprits bien sensés ou des stratégies bien pensées, les choses se passent normalement ainsi : on fait appel à cette intelligence humaine pour dénicher ces très recherchées opportunités de niches de gain d'argent pour ensuite faire valoir notre ancestrale culture dans la mise en ?uvre de leurs plan et programme de dépense.Quid de l'Algérie et de l'Algérien sur ce plan précis 'Le résultat risque de fondamentalement vous choquer puisqu'il remet en cause les grands fondements et principes-mêmes de cette supposée logique humaine, tant notre monde évolue à contre-sens de la tendance propre à toute la planète, habitué depuis longtemps à vivre dans une toute autre sphère où nous commande bien d'autres repères.Aussi, l'Algérie n'est-elle pas ce seul pays au monde où la vaisselle et son escarcelle de bibelots ne laissent plus jamais le moindre espace ou toute petite place aux livres au sein de la bibliothèque familiale, condamnant irrémédiablement à l'oubli ou à l'exil cette culture humaine qui n'a désormais plus cours depuis que la malice et le vice auront solidairement supplanté l'intelligence dans sa fonction essentielle et vitale de se procurer humblement et très honnêtement du pognon 'Il n'aura donc pas fallu à l'Algérie de faire preuve d'une quelconque intelligence pour disposer en toute légalité et en toute propriété dans les soutes mêmes de son immense territoire de tout ce brut -véritable Don du Ciel au profit duquel se sont pourtant sacrifiés tous ses maquisards- générateur pour un moment suffisamment long dans le temps de toute cette manne financière, dilapidée entre temps en conjecture, puisque non (ré)investie dans des projets d'avenir qui auraient pu lui permettre à terme de mieux diversifier son économie.Ses dirigeants ont-ils eux aussi manqué à ce point-là de culture ' Sinon sont-ils frappés à leur tour de cette inculture, dont le prolongement de ses pourtant démesurées tentacules touche malheureusement à sa Mémorable et Grande Histoire de gloire et autre Mémoire du Devoir qui nous imposent le souci de bien la conserver et de ne jamais l'instrumentaliser 'La désormais " réelle valeur du moment " de l'individu n'est-elle pas tout compte fait si inversement proportionnelle à son quotient d'intelligence, puisque les gens sont quasiment tous persuadés que l'impact de la culture sur leur vie quotidienne est presque nulle du fait qu'ils expriment, en revanche, ce penchant assidu, très pointu et bien prononcé au profit des aspects purement matérialistes et très mercantiles de la vie en société 'D'où d'ailleurs le décalage de plusieurs rangs en arrière-plan de leur culture dans la hiérarchie des valeurs humaines nominales et universelles; chose qui par ailleurs conforte aisément ce Grand poète égyptien, Ahmed Chawki, polyglotte de son état et prémonitoire dans ses réflexions, dans son analyse des sociétés contemporaines, lorsqu'il arrive à la conclusion suivante : " Les nations s'identifient à leur culture ou ce qu'il en reste. Leur disparition est le produit de son ignorance. "Rien ne sert donc de disposer de toutes ces faramineuses ressources naturelles dès lors que notre culture nationale ne nous permet guère de vraiment en profiter à bon escient. Pauvres d'esprit, nous continuerons à toujours vivre dans cette pauvreté économique endémique, née de notre culture délaissée ou sciemment abandonnée.Le symbole de la réussite sociale aux yeux des toutes jeunes générations n'est-il pas assimilé à la plus belle voiture ' A la très solide fortune ' A la plus cossue villa ' A la plus grande usine du pays ' Et comment donc est perçu ce créateur d'idées ' Ce génie de la science ' Ce détenteur du plus prestigieux brevet ' Cet artiste-né ou confirmé qui marque de son ?uvre magique à la fois son temps et nos esprits 'Nul besoin de tenter la moindre comparaison entre ceux-ci et ceux ! Le choix n'est-il pas déjà fait 'La parade semble au contraire être toute trouvée : tout le monde ou presque a déjà opté pour l'éclat scintillant de cet apparat trompeur qui nous pousse à dénigrer notre propre culture ou à verser dans cette imitation de forme qui nous éloigne de nos propres origines et traditions.La bêtise humaine en se mêlant comme toujours à l'équation ainsi posée n'a-t-elle pas elle aussi produit ces stupides " nouvelles valeurs sociétales " qui dictent notre déclin et nous condamne irrémédiablement à l'anéantissement !




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