Algérie


Areva
Le groupe nucléaire en difficulté Areva a prévenu jeudi qu'il enregistrerait une forte perte en 2015 en raison des coûts liés à sa restructuration, qui prévoirait aussi une nationalisation de sa filiale stratégique Areva TA en plus de la cession à EDF de sa branche réacteurs.Le résultat net sera en forte perte, impacté par la provision pour les restructurations annoncées le 30 juillet, a annoncé l'ancien fleuron français de l'atome dans un communiqué publié à l'issue d'un conseil d'administration.Areva, qui employait près de 42 000 personnes en 2014, prévoit la suppression d'environ 6 000 emplois dans le monde, dont 3 000 à 4 000 en France, et le déploiement d'un plan de compétitivité qui doit lui permettre de réaliser un milliard d'euros de gains opérationnels à l'horizon 2017.Des provisions sont également prévues pour des pertes sur des contrats dans les activités réacteurs et services ainsi que sur des contrats éoliens et solaires.Déjà dans le rouge l'an dernier avec une perte record proche de 5 milliards d'euros, le groupe doit ses difficultés aux déboires du projet de réacteur EPR en Finlande, au fiasco financier de l'acquisition d'Uramin et à la morosité du secteur nucléaire depuis l'accident de Fukushima (Japon) en 2011. Le plan de compétitivité lui permettra toutefois d'améliorer son flux de trésorerie opérationnel net dès 2015: il devrait atteindre -1,2 milliard d'euros (hors plan de compétitivité et coûts de mise en ?uvre associés), contre une fourchette de -1,7 à -1,3 milliard envisagée précédemment. En intégrant les économies déjà générées par ce plan, cet indicateur devrait se situer à -0,9 milliard d'euros.Pour assurer sa survie, Areva a aussi prévu de céder une participation d'au moins 51% de son activité réacteurs à EDF, une opération qui devrait finalement aboutir début 2016, alors qu'une offre ferme de l'électricien français était initialement attendue avant la fin de l'année.Les négociations engagées avec EDF relatives à la cession d'une part majoritaire d'Areva NP progressent, en vue d'un aboutissement en début d'année prochaine, a-t-il indiqué. Cession début 2016 Les deux groupes avaient officialisé en juillet cette opération supervisée par l'Etat français, leur actionnaire majoritaire, mais les discussions achopperaient sur la valorisation, estimée au départ à 2,7 milliards d'euros.Areva conserverait 15% de sa branche de construction et de services aux réacteurs tandis que le solde pourrait être cédé à des investisseurs asiatiques - chinois et/ou japonais.Il semble toutefois hors de question que ces derniers puissent avoir un droit de regard sur l'activité stratégique pour la France de la filiale Areva TA, en charge de la production et de la maintenance des systèmes de propulsion des bâtiments nucléaires français, dont le porte-avions Charles-de-Gaulle. Elle devrait ainsi passer sous le giron de l'Etat français, déjà actionnaire à 86,5% d'Areva, a indiqué Areva.Selon le scénario aujourd'hui à l'étude, l'Etat deviendrait l'actionnaire majoritaire direct, aux côtés d'autres actionnaires déjà présents au capital qui le souhaiteraient, a indiqué le groupe nucléaire, en précisant toutefois que ce projet est à un stade préliminaire.Selon des informations de presse, l'Agence des participations de l'Etat (APE) pourrait racheter 50% de cette filiale actuellement détenue à 83,5% par Areva. Le groupe naval DCNS monterait de 6,5 à 20% et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) prendrait 20%, tandis qu'EDF resterait à 10%. Mais à elles seules, ces opérations ne suffiront pas à remettre le spécialiste de l'atome à flots: recentré sur le cycle du combustible, de l'extraction d'uranium jusqu'au traitement des déchets, le nouvel Areva aura besoin d'un renflouement complémentaire par l'Etat français. Le montant précis sera connu au début de l'année 2016, avait déclaré le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, début décembre. Sur des besoins en financement estimés à quelque 7 milliards d'euros d'ici à 2017, il reste environ 3,4 milliards à trouver. Les Chinois ont été approchés pour mettre également la main au portefeuille. Eskom va contester l'illégalité de son contrat de maintenance La compagnie publique sud-africaine d'électricité Eskom va faire appel d'une décision rendue par la Cour suprême la semaine dernière jugeant illégal le contrat de 300 millions d'euros passé avec Areva pour la maintenance d'une centrale nucléaire, a indiqué jeudi le porte-parole de la compagnie. Nous sommes en train d'étudier le jugement et nous allons faire appel de celui-ci devant la Cour Constitutionnelle, a indiqué Khulu Phasiwe, le porte-parole d'Eskom.Nous disposons de 15 jours après le jugement pour cela, a-t-il ajouté. Le 9 décembre, la Cour suprême sud-africaine avait jugé illégal et procéduralement déloyal, un contrat passé entre Eskom et Areva pour 5 milliards de rands (300 millions d'euros) pour la maintenance de la centrale nucléaire de Koeberg, près du Cap.Les juges ont notamment estimé qu'Eskom n'avait pas suffisamment communiqué les éléments essentiels de l'appel d'offres aux différents candidats. L'affaire avait été portée devant les tribunaux par la compagnie américaine Westinghouse Electric qui avait perdu le contrat face à Areva.Areva prend acte de la décision de la cour dans le cadre du dossier Eskom - Toshiba/Westinghouse. Nous examinerons le contenu du jugement afin de bien comprendre son fondement juridique et ses conséquences, a réagi le groupe français qui avait remporté ce marché en 2014. Selon M. Phasiwe, interrogé par Bloomberg, six générateurs de vapeur de la centrale de Koeberg doivent être remplacés d'ici 2018 et Areva a déjà fait près de la moitié du travail requis. Ce jugement est un nouveau coup dur pour Eskom qui est obligé de procéder à des délestages réguliers, faute de pouvoir satisfaire la demande croissante.L'essentiel du parc actuel de centrales électriques d'Eskom, qui livre 95% de l'électricité au pays, tourne au charbon, à l'exception de la centrale nucléaire de Koeberg. Deux nouvelles super-centrales à charbon sont en construction, et le gouvernement de Jacob Zuma veut aussi s'équiper de six à huit nouveaux réacteurs nucléaires (9 600 MW). L'appel d'offres devrait avoir lieu dans les prochains mois.




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