Arène politique

Le gladiateur jeté dans l'arène politique n'a joué finalement que le rôle de bélier. En se jetant tête devant sur un mur bétonné depuis des années, on ne sait pas s'il comprend sa douleur. De toutes parts, il n'a reçu que des tomates au lieu et place des vivats qu'il attendait. Il doit ruminer cette sagesse : la politique est une chose sérieuse pour être confiée à des amateurs. Et Amar Saâdani a démontré son incompétence et prouvé son inconsistance, oubliant les casseroles et les compromissions qui l'ont projeté au poste politique qu'il occupe, surtout en cette période sensible qui entoure l'élection présidentielle du 17 avril.Mohamed Charfi, ex-ministre de la Justice par deux fois, vient de lui rappeler son intervention au profit de Chakib Khelil, empêtré dans une grosse affaire de corruption. Les langues continueront à se délier, à une vitesse vertigineuse sans compter ces accusations qui tombent sous l'article 75 du code pénal, comme le signale encore l'ancien ministre de la Justice.Amar Saâdani n'a pas mesuré la profondeur de l'eau avant d'y plonger (c'est pourtant un proverbe arabe), à moins qu'il n'y soit jeté le couteau sur la gorge comme au temps des gladiateurs de Rome qui doivent mourir pour César.Ce qui est sûr, c'est qu'il a réussi à déterrer la hache de guerre, mise de côté par les différents clans pour assurer une stabilité pour le pays et la rente entre eux. Une stabilité qui vient de voler en éclats alors que le mot avait été retenu pour constituer le slogan à brandir pour le quatrième mandat.Lors de la rencontre avec ses comités de soutien, le candidat Benflis, sans entrer frontalement dans la polémique interne aux partisans du Président, dénonce cette énième menace brandie qui serait le risque d'une instabilité que connaîtrait le pays, sans le président Bouteflika. Un Président dont chacun s'arroge le droit de parler en son nom sans délégation. Et ceux qui s'agitent sont des tonneaux vides, c'est pour cela qu'ils font le plus de bruit.NomAdresse email