ArcelorMittal a pris à bras le corps son problème d'endettement en annonçant son intention de lever 3,5 milliards de dollars sur les marchés, en partie via une augmentation de capital, qui intervient après plusieurs cessions réalisées pour dégager des liquidités. La nouvelle a fait plonger le titre, qui a clôturé en forte baisse (-2,53% à 13,08 euros), dans un marché en légère hausse (+0,31%). Le montant de l'opération est à rapprocher de la valorisation actuelle de l'entreprise de près de 20 milliards d'euros, soit 26 milliards de dollars. "Le marché a un peu été pris par surprise avec cette annonce, d'autant que le montant n'est pas négligeable", souligne un vendeur d'actions parisien, rappelant que le groupe a régulièrement besoin de refinancer sa dette.L'opération s'effectuera par émission d'actions nouvelles et d'obligations à conversion obligatoire en actions dans des proportions qui restent à définir.Les nouvelles actions seront proposées en priorité aux actionnaires actuels. La famille Mittal, qui contrôle le groupe, s'est engagée à souscrire pour 600 millions de dollars d'actions et d'obligations. Les obligations que le groupe prévoit d'émettre auront une maturité de 3 ans et seront obligatoirement converties en actions à l'échéance ou en fonction de certaines circonstances prévues dans le prospectus d'émission. Cette levée de fonds sera entièrement dévolue à la réduction de l'endettement existant, explique ArcelorMittal.
Réduire la dette de 5 milliards
A la fin du troisième trimestre, ArcelorMittal avait publié une dette nette de 23,1 milliards de dollars et fait de la réduction de cette dette sa "priorité", selon Aditya Mittal, le directeur financier du groupe. Ce dernier s'était fixé comme objectif une dette inférieure à 22 milliards fin 2012 "hors ventes d'actifs futures". Cet objectif a été maintenu mercredi dernier, à moins d'un mois de la publication de ses résultats 2012. Mais le groupe entend désormais aussi ramener son endettement à 17 milliards de dollars à la fin du premier semestre 2013. Additionnée à ses récentes cessions en numéraire, l'opération de 3,5 milliards annoncée cette semaine pourrait suffire à satisfaire cette ambition. ArcelorMittal doit en effet tirer 1,1 milliard, en deux versements au premier semestre, de la vente de 15% de ses mines de fer canadiennes à un consortium asiatique. Il a également cédé sa participation de 50% dans le groupe minier sud-africain Kalagadi Manganese pour au moins 447 millions de dollars, en liquidités également. Il a ainsi, théoriquement, déjà atteint son objectif au 30 juin, d'autant qu'il a annoncé une baisse de 80% de son dividende, qui passe de 1,20 à 0,20 dollar par action. Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, le directeur financier Aditya Mittal a assuré qu'aucune autre cession majeure n'était prévue pour atteindre l'objectif du premier semestre. Mais le groupe entend tirer également des liquidités de son activité opérationnelle qui pourraient lui permettre de financer l'achat d'une usine sidérurgique de ThyssenKrupp en Alabama aux Etats-Unis, pour laquelle il a fait une offre.Si cette offre n'est pas couronnée de succès, il pourra atteindre plus vite le niveau d'endettement de 15 milliards qu'il envisage à moyen terme. L'année écoulée a vu les trois principales agences de notation financière reléguer la note de crédit d'ArcelorMittal en catégorie spéculative, rendant beaucoup plus difficile son accès au marché pour se refinancer. Dans une note, Moody's a indiqué que l'augmentation de capital et les cessions effectuées avaient un effet "positif" sur sa qualité d'emprunteur mais qu'il attendait d'ArcelorMittal d'"autres cessions d'actifs et d'autres mesures d'amélioration" de son bilan financier. "Nous ne prévoyons pas de cessions importantes pour atteindre notre cible de 17 milliards de dette", a néanmoins assuré Aditya Mittal.Le groupe fait face à la crise économique mondiale, mais ses difficultés se concentrent en Europe, où il prend de plein fouet l'effondrement des principaux secteurs constituant ses débouchés la construction et l'automobile, sans perspective immédiate de rebond.
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Posté Le : 12/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arab F Z
Source : www.lemaghrebdz.com