Algérie

Arcelormittal : Fin du débrayage et démission de Kouadria



Levée définitive de la grève et démission de Smaïn Kouadria de son poste de secrétaire général du syndicat de l'entreprise : deux importantes décisions qui ont maqué la journée d'hier au complexe sidérurgique d'El Hadjar. L'annonce a été faite par le porte-parole des 6200 travailleurs d'AcelorMittal Annaba, lors d'un meeting organisé, la matinée, devant le siège de la direction générale. Tous les travailleurs, en grève depuis les 21 juin, ont, ainsi, répondu assez largement à l'appel de leurs représentants en rejoignant leur poste de travail dès le début de l'après-midi à 13 h. La première décision, a indiqué M. Kouadria, est motivée par les instructions de sa hiérarchie, la centrale syndicale, qui a instruit, mercredi, l'union locale d'appeler les travailleurs à mettre fin à leur mouvement de grève. « Nous devons reprendre le travail et prouver à la centrale syndicale que nous nous conformons au statut de l'UGTA, une organisation qui appartient à tous les travailleurs algériens », a-t-il lancé à l'adresse de son auditoire.Quant à sa décision de se démettre du poste de SG, le syndicaliste l'explique par sa volonté de dégager toute responsabilité de ce qui pourrait survenir dans le futur. « La balle est désormais dans le camp de la direction générale et la centrale syndicale. En cas d'autres conflits ou de différends, c'est à Sidi Saïd de venir gérer la situation du moment que, pour lui, en nous mettant en grève, nous avons enfreint la loi. Pourtant, le droit de grève est consacré par la Constitution algérienne. » Se sentant trahi, le syndicaliste affirme ne pas comprendre ce revirement inattendu de Sidi Saïd.Un revirement qui a suscité la colère et l'indignation des milliers de travailleurs présents à l'assemblée d'hier. En cause, lors d'une réunion tenue à Alger en mai dernier avec, a-t-il tenu à rappeler, « le premier responsable de l'UGTA m'a clairement signifié que l'avenant portant revalorisation des salaires de la convention de branche issue de la dernière tripartite était applicable à toutes les entreprises relevant du secteur privé. Il m'a même encouragé à engager les négociations avec l'employeur, car, selon ses propres propos, l'accord auquel nous aurions abouti pourrait servir de référence pour tout le secteur privé, y compris les sociétés étrangères ». Pour le désormais ex-SG du syndicat de l'usine El Hadjar, tous les efforts consentis et le combat jusque-là mené ont été réduits à néant par un simple communiqué de l'union locale de Annaba.Kouadria dénonce sa hiérarchieSmaïn Kouadria s'interroge également sur les véritables motivations de l'union quant au timing pour rendre public ledit communiqué. Car, selon lui, au terme d'une réunion avec la direction générale tenue la veille, c'est-à-dire mercredi matin, le syndicat était sur le point de parvenir à un compromis. L'accord sur la revendication salariale, objet de la grève de trois jours et demi, était en passe d'être signé puisque rendez-vous était donné pour l'après-midi de la même journée : « Lors de la seconde réunion, après le match, Vincent Le Gouic, a tenu un langage totalement différent. Exhibant le communiqué de l'union locale appelant les travailleurs à la levée de la grève sur instruction de la centrale syndicale, il a maintenu son refus d'appliquer la convention de branches. Le communiqué lui a été remis à un moment crucial. D'ailleurs, nous nous demandons pourquoi » Mais le porte-parole des travailleurs se félicite d'avoir, quand même, réussi à « arracher » un engagement écrit de son interlocuteur.Les engagements de Vincent le GouicEn effet, Vincent le Gouic assure que « dans la mesure où le syndicat appelle à la reprise effective du travail et où toutes les revendications en cours sont considérées comme closes, des discussions sur les salaires 2011 seront engagées après l'assemblée générale des actionnaires d'ArcelorMittal Annaba qui se tiendra début juillet pour approuver les comptes de l'exercice 2009 ». Le responsable s'est aussi engagé à inclure d'autres volets de la politique de rémunération de l'entreprise après accord des deux partenaires avec comme objectif de conclure les discussions avant fin 2010. Toutefois, exige-t-il, l'échéancier appelé à être arrêté sera fait en fonction de la performance industrielle et économique de l'entreprise ainsi que sa fiabilité sociale. Par ailleurs, réunis aussitôt après l'annonce de la démission de Smaïn Kouadria, les 140 délégués répartis sur les 32 sections composant le conseil syndical ArcelorMittal, ont décidé de maintenir vacant le poste de secrétaire général, et ce, « jusqu'à nouvel ordre ».


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