ARCELORMITTAL EL HADJAR

Ils étaient près d'un millier de travailleurs à avoir répondu favorablement ce jeudi matin, à l'appel du syndicat et du comité de participation pour un rassemblement à l'intérieur de l'enceinte du complexe ArcelorMittal El Hadjar (Annaba).
Ils étaient là pour dénoncer les agissements de Aïssa Menadi, ancien SG du syndicat et ses soutiens, comme l'avaient souhaité les représentants des travailleurs dans leur communiqué adressé mercredi à l'ensemble des travailleurs du complexe. Toutefois, cette action de protestation pacifique n'a pas été sans heurts. En effet, près d'une cinquantaine d'individus aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur de l'usine, selon une source crédible, ont pu franchir la clôture du complexe à partir du portail sud menant vers El Hadjar et servant à l'accueil des camions de gros tonnage pour le chargement du produit fini, menaçants et dont certains parmi eux avaient en main des armes blanches, se sont rapprochés de la Direction des ressources humaines (DRH). Devant cette situation, les gendarmes présents sur les lieux sont intervenus pour s'interposer entre les belligérants. Comme ils ont procédé à l'évacuation du directeur des ressources humaines, un expatrié, afin de le mettre à l'abri d'une éventuelle agression de ceux qui le menaçaient verbalement. Au même moment, un hélicoptère du même corps de sécurité survolait les lieux. Il était là depuis le début de la matinée pour dissuader les éventuelles personnes étrangères au complexe à toute tentative de forcer le portail principal. Aidées des agents de sécurité du complexe, les forces de l'ordre sont arrivées à faire respecter une certaine distance entre les travailleurs et les intrus. Ces derniers n'ont pas apprécié, ils ont commencé à les caillasser durant un laps de temps. Voulant éviter que la situation ne dégénère, les représentants des travailleurs, M. Diffallah et A. Bourai, respectivement SG par intérim du syndicat d'entreprise et président du comité de participation, initiateurs du rassemblement, ont demandé aux travailleurs de se disperser dans le calme. Ce qui a été fait. Mais les personnes de l'autre camp, ont continué à jeter des cailloux sur les travailleurs, provoquant une blessure à la tête à l'un d'entre eux, avant de s'évaporer. Des sources de l'intérieur du complexe affirment avoir aperçu Menadi ce jeudi matin aux alentours de l'usine, alors qu'il lui était interdit de se trouver à moins d'un kilomètre de celle-ci. L'ancien député ayant échoué à se faire réélire lors des dernières législatives aurait fait l'objet dans l'après-midi de jeudi d'un mandat d'amener, affirme Smaïl Kouadria, qui a occupé le poste de secrétaire général du syndicat avant sa récente élection à la Chambre basse du Parlement sous l'étiquette du PT. Il se dit «toujours proche du complexe » et qu'il «suit avec inquiétude l'évolution de la situation». Cela même si sa qualité de député lui «interdit d'interférer» dans les affaires du syndicat de l'entreprise, tient-t-il à préciser. Les autorités locales et la justice sont décidées à protéger cette importante unité économique, bâtie par la sueur des Algériens à la fin des années 70. Et pour preuve de cet intérêt, la présence des forces de l'ordre au sein du complexe et la contre-expertise entamée au début de cette semaine par trois experts judiciaires dans l'affaire dite «des œuvres sociales» d'ArcelorMittal El Hadjar de 2001 à 2008 et jugée en première instance en 2009. Selon une source proche de la wilaya de Annaba, le chef de l'exécutif de la wilaya est décidé à faire respecter la loi qui « est au-dessus de tous », a-t-il souligné, selon la même source.