«Nous vous sollicitons à l'effet d'user de votre autorité afin d'amener les entreprises utilisatrices des produits Ampta à faire application des mesures arrêtées par le gouvernement à travers la circulaire n°062/inst/SP/PM du 22 décembre 2008 ayant pour objet la réduction des importations et la promotion de la production d'origine algérienne», a-t-il écrit dans sa lettre non sans détailler la situation difficile qu'encourt cette entreprise, dont le groupe Sider est actionnaire minoritaire à 30%. Sidi Saïd n'a pas hésité à donner des conseils au ministre de tutelle en recommandant qu'«il serait plus juste d'avoir une vision plutôt économique et sociale dans l'octroi des marchés, que celle prévalant actuellement, à savoir une vision purement comptable traduite par le recours systématique et exclusif à des appels d'offres internationaux qui devrait àªtre revue».
Abordant le volet social, le secrétaire général de l'UGTA a tenté de sensibiliser le ministre sur ce marché juteux qui, selon lui, profite à l'importation au détriment de la production nationale, et ce, malgré la volonté politique arrêtée par l'Etat de la promouvoir. La semaine dernière, le syndicat de l'entreprise sidérurgique d'El Hadjar a déclaré, lors d'un point de presse, que «l'unique compagnie nationale pétrolière préfère s'approvisionner auprès des traders étrangers (intermédiaires) occultant les produits de l'unique fabriquant de pipelines au Maghreb Ampta (ex-TTS). Ces traders sont Hight Sealed & Couplet (HSC, Liban), Gleen Steel (USA), Intermak Inc (Pays Bas) et China Petroleum (Chine) qui, à eux seuls, ont engrangé, entre 2009 et 2010, 731 millions de dollars».
Détaillant les parts de marché de la Société nationale des hydrocarbures, Smaïl Kouadria a souligné que «le premier trader a décroché sa part évaluée à 454 millions, le deuxième 148 millions de dollars et le troisième 128 millions de dollars». Pour étayer ses accusations, le conférencier a montré un tableau comparatif où les fabricants des tubes ont été disqualifiés au profit des traders qui forment la majorité des fournisseurs de Sonatrach. Pour comprendre cet épineux problème, un spécialiste des hydrocarbures a expliqué à El Watan que «certes de droit algérien, Ampta n'est, cependant, pas une entreprise nationale. Son capital est majoritairement (70%) détenu par une multinationale : le groupe mondial ArcelorMittal.
Outre son statut, son produit ne répond pas aux normes exigées dans le domaine des pipelines. Pour prétendre au marché de Sonatrach, Ampta doit investir dans la qualité de son produit, répondre aux normes exigées et vendre avec un prix compétitif par rapport aux autres fournisseurs étrangers qu'ils soient fabricants ou traders. Si son produit est compétitif pourquoi Ampta ne l'exporte pas '»Â Ce qui confirme partiellement les affirmations du syndicat d'ArcelorMittal El Hadjar qui a reconnu dans un document adressé à notre rédaction qu'«il est reproché à Ampta un chiffre d'affaires insuffisant, ainsi que ses cash-flows (flux de trésorerie). A cela il faut ajouter le défaut du certificat API, qui n'était pas exigé jusqu'à cette année 2011. En réalité, les experts de Sonatrach étaient venus pour homologuer Ampta en juin 2010 et s'étaient déclarés, alors, extrêmement satisfaits des progrès et du sérieux de l'usine.
Il restait une contre-visite à faire, au moment de cette dernière, ils ont déclaré qu'ils ont changé le système d'homologation». A l'arrêt depuis 16 mois par manque de plan de charge, la TSS a vu ainsi ses effectifs passés de 574 en 2010 à 320 salariés à aujourd'hui, suite au manque d'activité.
Situation très critique qui a fait dégringoler son chiffre d'affaires à moins de 90% par rapport à celui réalisé en 2008.
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Posté Le : 29/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Gaidi Mohamed Faouzi
Source : www.elwatan.com