L'usine sidérurgique ArcelorMittal Annaba a produit, durant l'année 2012, pas moins de 573 320 tonnes d'acier liquide. Ce qui représente une légère baisse par rapport à l'exercice précédent, selon les derniers chiffres communiqués par la direction du complexe sidérurgique d'El-Hadjar.
Onze années après avoir cédé 70% du capital du fleuron de «l'industrie industrialisante» de l'Algérie indépendante au géant mondial de l'acier, ArcelorMittal, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar n'arrive toujours pas à dépasser la barre psychologique du millions de tonnes d'acier produit annuellement. Selon les chiffres disponibles, El-Hadjar produisait mieux quand les Algériens le géraient seuls. En 2001, à la veille de sa privatisation, la production du complexe dépassait les 800 000 tonnes d'acier sur une capacité théorique installée de deux millions de tonnes. Il est clair aujourd'hui que la privatisation de ce complexe sidérurgique, décidée en 2001, est un échec total. Selon certains observateurs, ArcelorMittal, propriétaire à hauteur de 70% du complexe d'El-Hadjar, n'a affichée, et n'affiche aujourd'hui, aucune volonté pour son redressement. Au début du mois de janvier 2012, soit onze ans après sa privatisation, l'usine d'El-Hadjar était en situation de faillite. Sous la pression du syndicat UGTA, le gouvernement intervient pour la énième fois pour sauver le complexe. Un plan d'investissement d'un montant de 200 millions d'euros est adopté. Ce plan sera financé dans son intégralité par la banque publique BEA (Banque extérieure d'Algérie) et s'étalera jusqu'à 2017. Presque une année après l'adoption de ce plan, la production du complexe ne cesse de régresser. En réalité, El-Hadjar est devenu un gouffre financier pour l'Etat sans aucune contre-partie productive. Avec les 570 000 tonnes d'acier produit en 2012, le complexe ne couvre que 8,4% des besoins du pays. Ce qui est dérisoire. En raison des différents plans de développement lancés ces dernières années, les importations des produits en fer et en acier de l'Algérie ont explosé ; près de six millions de tonnes pour une facture dépassant les 7 milliards de dollars annuellement. Un réveil un peu tardif... Prenant conscience de la grave situation liée à la «désindustrialisation» du pays observée ces dix dernières années, le gouvernement tente de se rattraper en lançant, en partenariat avec des étrangers, d'importants projets. Au début de ce mois, l'Algérie et le Qatar ont signé un accord pour créer une société mixte pour réaliser un complexe sidérurgique à Bellara (Jijel) d'une capacité de 5 millions de tonnes par an. L'investissement va coûter 2 milliards de dollars dans une première phase et permettra de produire 2 millions de tonnes d'acier par an à partir de 2017. Une production qui va s'élever progressivement à 5 millions de tonnes. Le capital du complexe sera détenu à 51% par l'entreprise Sider et le Fonds national de l'investissement (FNI) et à 49% par la partie qatarie. A Oran, une autre usine sidérurgique, pouvant produire plus d'un million de tonnes de rond à béton, sera construite par une société turque. La production de cette usine sera lancée au début de l'année en cours. Mais l'entrée en production de ces nouvelles usines va accroître la demande en minerai de fer. Et il s'avère que les deux grandes mines de fer du pays, Ouenza et Boukhadra, ont été cédées, elles aussi, à ArcelorMittal. Les futures usines sidérurgiques de Bellara et d'Oran n'auront pas d'autres choix que d'importer le fer de l'étranger. Une option qui pourrait influer négativement sur la rentabilité de ces nouveaux investissements. Pour remédier à cet état de fait, le ministère de l'Energie et des Mines doit rapidement engager le processus d'exploitation des grands gisements de fer de Gara Djebilet et de Mechra Larbi dans la wilaya de Tindouf. Depuis la nuit des temps, près de 3 milliards de tonnes de minerai de fer sont enfouies dans le sous-sol de Tindouf. Et il est grand temps d'exploiter ces richesses. Il est inconcevable que les députés débattent ces derniers jours de la loi autorisant l'exploitation du gaz de schiste alors que l'exploitation du minerai de fer est aussi porteuse et bénéfique pour l'économie algérienne. L'exploitation de gisements de gaz naturel dans la wilaya d'Adrar permettrait de réduire le minerai de fer sur place, à Tindouf. Permettant, par la suite, d'alimenter les futures usines sidérurgiques du nord du pays. La diversification de l'économie et l'après-pétrole doivent inévitablement passer par ce genre de projet minier et industriel à l'avenir.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Réda C
Source : www.lnr-dz.com