Algérie

Arcelor Mittal Algérie toujours en difficulté



Arcelor Mittal Algérie toujours en difficulté
Uurait-il fallu autant d'années pour que la vérité soit dite au premier magistrat du pays 'Car, à Annaba ou à ailleurs, d'aucuns étaient loin d'ignorer qu'avant de décider de s'installer en Algérie, en 2001, Lakchmi Mittal, qui fut en mal de liquidité, savait déjà qu'il y allait décrocher le gros lot et que toutes les portes lui étaient grandes ouvertes pour le rejouer, s'indigne notre interlocuteur. Pendant tout temps, syndicalistes, politiques, cadres gestionnaires et d'exécution, organisations professionnelles, économistes, n'ont eu de cesse de crier haut et fort que «génie des affaires» indien a réussi son pari, celui de plonger les algériens au c?ur d'une vaste partie de poker menteur où pullulent les non-dits vu l'enchevêtrement des enjeux et des intérêts occultes qui dépassent les frontières.Arcelor-Mittal avait, et il faut l'admettre, en face de lui des négociateurs algériens aguerris. Mais, en bon visionnaire, connaisseur avéré des rouages du monde de la sidérurgie et fort d'un flair assez prononcé pour déceler les bonnes affaires, «il a réussi à profiter de nos immenses fonds oisifs», reconnaît avec amertume le député, avant d'ajouter : «Même les 51% ne sont pas en mesure de garantir l'intérêt national. Avec le plan de développement industriel, financé en grande partie par nos banques, le partenaire indien sait que l'opportunité lui sera, une nouvelle fois, offerte pour continuer à utiliser l'aubaine algérienne pour sa stratégie internationale, branchée sur des priorités tout autres».La preuve et elle est toute fraiche: Au lendemain de la signature du nouveau pacte d'actionnaires, en octobre 2013, ArcelorMittal a bénéficié d'un crédit bancaire (BEA) de l'ordre de 350 millions de dollars, mettant en avant le besoins de liquidité pour prémunir l'entreprise d'une ruine financières certaine. Ce crédit, qui était destiné à couvrir les charges jusqu'à 2017, c'est-à-dire pendant les 4 années nécessaires à la mise en ?uvre du plan de développement industriel (2014-20017), a été consommé dans sa quasi-totalité, apprend l'ex SG du syndicat d'El Hadjar.A juin 2014, pas moins de 320 millions de dollars ont déjà été dépensés, précisera t-il. Mieux, ajoutera t-il, les engagements contractuels, il n'en a cure et ce, depuis son implantation en Algérie. Une autre preuve et elle a trait, cette fois-ci, à la recapitalisation : «Lors de la signature du nouveau pacte d'actionnaires, les deux parties ont convenu de l'injection de cash au capital ; 100 millions de dollars pour le Groupe Sider (Etat Algérien) et 56 millions de dollars pour ArcelorMittal. Or, de octobre 2013 à ce jour, ce dernier n'a versé aucun centimes. Du côté algérien, 40 millions de dollars ont, en revanche, déjà été injectés», s'indigne M. Kouadria.Ayant assurément eu vent de l'intention présidentielle ? récupération de la totalité des actifs de la filiale algérienne ArcelorMittal ?, poursuit-il, le partenaire étranger a décidé, par résolution adoptée en Conseil d'administration (CA), tenu le 4 septembre, d'injecter 28 sur les 56 millions de dollars. Quoi qu'il soit, aux yeux de nombre d'observateurs interrogés, la volonté au plus haut sommet de l'Etat de renationaliser à 100% l'usine d'El Hadjar risque fortement d'aboutir. Mais la motivation est tout autre : «Lors de l'avant-dernier Conseils des ministres, Bouteflika avait donné son feu vert pour l'exploitation du gaz de schiste. En la matière, notre pays dispose de l'un des plus grands gisements au monde. En réalité, c'est beaucoup plus la filiale des tubes sans soudure (Ampta) que l'Etat cherche à récupérer. Elle a les moyens technologiques, le savoir faire et une main d'?uvre qualifiée pour fabriquer les tubes casing, tous diamètres confondus, de haute qualité. En termes relatifs, le pays serait ainsi, en mesure d'assurer son autonomie, considérant les chantiers et les projets hautement stratégiques attendus de l'exploitation du gaz de schiste dans laquelle le pays s'est résolument engagé, et ce, contre vents et marées». En attendant, la «saga» ArcelorMittal continue et les milliers de sidérurgistes ont, encore le temps, de savourer le gout amer de cette mélasse algéro-indienne. Autant dire que, conclut avec ironie, Smaïn Kouadria, «dans le plan 2014-2017, on aurait dû penser à mettre en place une cellule psychologique. Elle serait, sans doute plus utile, pour soulager de son anorexie un géant qui refuse, apparemment de recouvrer la pleine forme d'il y a 20 ans et plus».




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