Algérie

Arcelor Mittal Algérie-Syndicat des travailleurs



Les négociations piétinent Entamées tôt le matin du jeudi et jusque tard le soir, les négociations entre l?employeur Arcelor Mittal, représenté par Wilson Smith et Laurent Maillet de la direction des ressources humaines pour la zone Afrique, et le partenaire social représenté par Smaïn Kouadria et Menadi Aïssa, respectivement secrétaire général par intérim et membre du syndicat de l?entreprise, n?ont pas abouti. Annaba. De notre bureau De nombreuses divergences de vue sont apparues lors de l?étude des 12 points contenus dans la plateforme de revendications. Elle avait été avancée par les syndicalistes durant le débrayage des 8000 travailleurs du 1er août 2007. Notamment en ce qui concerne le dossier retraite, la sous-traitance utilisée dans des opérations directement liées au métier de base, la précarité de l?emploi des travailleurs en position de sous-traitance, la segmentation de l?univers salarial et l?organigramme de la société. Durant plusieurs heures, les envoyés spéciaux du groupe indien basé à Londres ont tenté de transformer un droit universel du travail, difficilement applicable selon eux, en un droit catégoriel, borgne. Smaïn Kouadria et Aïssa Menadi ont refusé ce qu?ils ont estimé être l?application unilatérale d?un plan social. Les deux syndicalistes ont estimé nécessaire « l?adaptation et l?élargissement du droit du travail aux nouvelles formes de subordination et de dépendance telles que définies par la législation algérienne du travail et la convention collective de l?entreprise ». Selon eux, cette démarche reconnaît au syndicat son implication dans toutes les questions des droits particuliers des travailleurs en matière de départ à la retraite, de recrutement et d?organisation de travail. Dès lors, a précisé Smaïn Kouadria, que « la collaboration syndicat-employeur est coordonnée et continue ». Pour les syndicalistes, le flou que cherche à maintenir l?employeur dans l?organisation du travail à l?entreprise n?est plus de mise. « Il nous faut trouver, explique ce syndicaliste à l?issue des négociations, les termes d?un nouvel échange fondateur pour concilier les exigences des travailleurs en matière de conditions de travail et la productivité attendue par l?employeur ». Leurs deux interlocuteurs savaient que ces négociations étaient considérées par les syndicalistes comme étant l?application de la procédure de tentative de réconciliation avant l?émission d?un préavis de grève générale illimitée. Les envoyés spéciaux de Londres s?étaient montrés très prudents dans leur approche des revendications exprimées par le partenaire social. C?est pourquoi ils ont estimé nécessaire l?avis de leur hiérarchie au sein du groupe avant d?émettre une quelconque proposition. « Nous n?attendrons pas longtemps. Notre démarche pour défendre les droits des travailleurs est entamée. Sans réponse positive à nos revendications d?ici mardi, nous déposerons un préavis de grève illimitée. Il est indispensable de faire cesser le flou qui caractérise l?organisation du travail à Arcelor Mittal Algérie depuis la prise en main de l?entreprise par l?actuel employeur », considère le secrétaire général du syndicat par intérim. Le grand patron du groupe Arcelor Mittal ne manquera certainement pas de donner une suite favorable à la démarche des syndicalistes. Pour lui, les échos de ces négociations de Annaba sont noyés dans le vacarme provoqué par d?autres en provenance du siège du ministère algérien de la Participation. Ces échos portent sur la signature d?un accord du gouvernement algérien permettant à Arcelor Mittal de réaliser un complexe laminoir fil et rond sur la zone franche de Bellara dans la wilaya de Jijel. Entamées depuis des mois, les négociations entre les deux parties sur ce dossier comme sur celui portant cession du minerai de Ghar Djebilet ont abouti. A quelques jours de la signature de l?accord, les revendications avancées par les syndicalistes de Arcelor Mittal Algérie importent moins que les gros enjeux que représentent la cession d?une partie de la zone franche de Bellara pour l?implantation du laminoir et celle de l?inépuisable gisement des mines de fer de Ghar Djebilet pour l?alimentation de ces usines sidérurgiques d?ici et d?ailleurs. Pour Lakshimi Mittal, le big boss indien du groupe leader mondial de l?acier, les enjeux sont très importants. Ce dont veulent profiter les syndicalistes. Ils veulent maintenir la pression sur leur employeur à l?effet de le contraindre à dévoiler l?organisation de travail qu?il tente, ces dernières années, de mettre en application sans la participation du partenaire social. Et sur ce point précis, les syndicalistes se disent intransigeants. C?est dans ce cadre qu?ils affûtent leurs armes pour, affirment-ils, être partie prenante d?El Hadjar à Ghar Djebilet via Bellara de toutes les discussions qui engagent l?avenir des travailleurs du groupe Arcelor Mittal Algérie.


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