Algérie

Arbitrage : nettoyez les écuries d'Augias !


L es travaux d'Hercule qui attendent le nouveau président de la Fédération algérienne de football (FAF), Charaf Eddine Amara, prendront beaucoup de temps. Le projet-programme qu'il a présenté la veille de son intronisation sera difficile à mener à terme tant l'adversité et les partisans du refus du changement sont nombreux et bien rivés à leurs privilèges qu'ils ne concéderont pas facilement.Les premières résistances se manifesteront lorsqu'il ouvrira le chapitre de l'arbitrage. Il est attendu là-dessus et sur bien d'autres sujets brûlants à l'instar du football amateur, le système de compétition, la révision des statuts, le professionnalisme, les jeunes catégories, les centres de regroupement, de formation, les académies... qu'il va falloir prendre à bras le corps dans les meilleurs délais.
Le dossier de l'arbitrage est, sans nul doute, celui qui cristallise les plus grands enjeux dans le football algérien. Alors que Charaf Eddine Amara n'avait pas encore pris ses fonctions de président de la Fédération, des voix ont proposé leurs services et faisant valoir leur «bilan» dans une vaine tentative de l'influencer. L'arbitrage est le corps le plus décrié du football algérien.
Le premier geste qui doit être fait est d'opérer une rupture totale avec les hommes et les pratiques qui ont prévalu jusque-là. Cela passe inévitablement par le nettoyage, de fond en comble, des écuries d'Augias. Les nouveaux règlements initiés par la FIFA en matière d'arbitrage sont limpides.
L'article 4 des règlements de l'arbitrage précise à l'alinéa 1 : «La commission des arbitres doit exclusivement être constituée d'anciens arbitres (ayant de préférence officié au plus haut niveau de leurs compétitions nationales) et compter un président, un vice-président et un nombre opportun d'autres membres.
Ses membres ne doivent être affiliés à aucun club, ligue ou autre entité footballistique, pas plus qu'à une entité d'arbitres (syndicat, association, etc.).» L'alinéa 2 est plus explicite : «Le président de la commission des arbitres peut être un ancien membre du comité exécutif (sous réserve que la règlementation de l'association membre concernée le permette) mais doit être un ancien arbitre de haut niveau.»
A la lumière du règlement FIFA, le président de la FAF a le choix de désigner les hommes propres et intègres (ils existent) pour diriger l'arbitrage. Il ne devrait pas faire l'économie d'un grand nettoyage.
Ceux qui ont participé à la clochardisation de l'arbitrage ne doivent pas être reconduits. Tout comme la noria de contrôleurs, d'évaluateurs et autres spécialistes bidons, qui ont couvert par leur complicité, leur silence, leur incompétence tous les crimes commis contre l'arbitrage et le football. Depuis jeudi soir, des fossoyeurs de l'arbitrage cherchent désespérément un contact avec le président pour gagner sa grâce et rester dans le circuit.
L'arbitrage sera le premier dossier sur lequel sera jugé le président de la Fédération. Il aura fort à faire avec le «milieu», formé d'arbitres, de «décideurs» cachés derrière les rideaux et qui commandent par téléphone, d'intermédiaires véreux, de tenanciers de lieux où se négocient des résultats de matchs à l'ombre de lumières tamisées, d'évaluateurs d'arbitres et de contrôleurs (pas tous) sous l'emprise des voix d'en haut...
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