Algérie

Arabiyates (3)



Lundi, troisième jour du grand feuilleton de la Ligue arabe. La circulation commence à devenir difficile. Selon des sources sécuritaires, Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, aurait été intercepté de nuit en train de creuser une trémie clandestine, mais il aurait été vite relâché eu égard à son rang. Les camions ont été interdits à la circulation et les congés ont été supprimés. Dans les milieux hôteliers, on se passe les dernières informations : les Saoudiens voulaient prendre El Aurassi, on leur a donné l?hôtel militaire de Beni Messous. Les Marocains voulaient Tindouf, on leur a donné un mini-sommet en mer. Les Algériens voulaient l?AADL, on leur a donné des Chinois. Mais il y aurait de toute façon de gros problèmes pour dormir. En plus de Mohammed VI qui dormira dans son bateau, le président Ben Ali a décidé de dormir chez lui et viendra sur Alger tous les jours en avion pour le sommet. Personne dans la ligue n?a compris pourquoi personne ne voulait dormir à Alger. Peut-être à cause des réformes que tout le monde présente comme des réformes du monde arabe, alors qu?il ne s?agit que de réformes de la Ligue arabe, c?est-à-dire des ajustements organisationnels. Quelques absents se font déjà remarquer : le Libanais Emile Lahoud pour des raisons sécuritaires, l?émir du Koweït pour raisons médicales et probablement Ibn Saoud pour des raisons libyennes, tout comme Kadhafi pour des raisons saoudiennes. Il y aura, par contre, le président du Brésil et celui du Nigeria. La Ligue arabe, ligue de football ? Pendant ce temps, l?APN votait la loi sur les hydrocarbures, la plupart des députés étant absents. Le pétrole ne sera donc ni arabe ni berbère, ni du Machrek ni du Maghreb, il sera américain, tout simplement. Pendant ce temps, Ali, vieil Arabe de Ouargla, se demande si les députés algériens, tout comme les chefs d?Etat arabes, représentent quelque chose.


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