Algérie

AQMI reste une menace sérieuse Rapport US sur le terrorisme


AQMI reste une menace sérieuse                                    Rapport US sur le terrorisme
L'Algérie est toujours autant menacée par AQMI malgré les nettes améliorations dans la lutte antiterroriste connues au cours de l'année 2011, estime Washington.
«En 2011, Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) reste une menace sécuritaire importante et ce, principalement dans les régions montagneuses à l'est d'Alger et dans les vastes régions désertiques du Sud, proches des pays frontaliers de l'Algérie: le Mali, la Mauritanie et le Niger», estime un rapport du département d'Etat américain sur le terrorisme en 2011. Et si la nébuleuse terroriste a essentiellement ciblé les forces de sécurité algériennes, de nombreux civils ont été les «dommages collatéraux» de ces attaques, est-il déploré dans le rapport présenté mardi par Daniel Benjamin, coordinateur de la lutte contre le terrorisme auprès du département d'Etat.
«Dans le nord du pays, les forces de sécurité algériennes ont pu isoler AQMI et ont abouti à la diminution du nombre d'attentats réussis. Toutefois, les groupes terroristes continuent d'opérer des attaques-suicide, des attaques à l'aide d'engins explosifs artisanaux, ainsi que des embuscades dans des zones non urbaines, à l'extérieur d'Alger», est-il rapporté. Enumérant les attaques terroristes notables cette année-là, le document rappelle que les groupes armés ont engagé d'importantes opérations à l'intérieur du pays, notamment les attentats-suicide de Boumerdès et de Cherchell, en juillet et août, qui ont été les attaques à la bombe les plus violentes depuis 2009. «En 2011, comme les années passées, l'Algérie a connu un pic d'activités terroristes mortelles durant l'été et juste avant le début du Ramadhan, qui a commencé le 1er août», explique le département d'Hillary Clinton.
Le rapport met en exergue l'intensification de la lutte antiterroriste menée par l'Etat. «Les forces de sécurité, en particulier des troupes de gendarmerie relevant du ministère de la Défense nationale, ont mené des ratissages périodiques en Kabylie. Au cours de l'année, la presse a indiqué qu'environ 800 personnes soupçonnées de terrorisme ont été tuées ou capturées», affirme le rapport. Reste aux forces de sécurité des lacunes qui semblent être en voie d'amélioration, et ce, de par «des plans pour étendre la coopération dans le renforcement des capacités en matière de compétences dans les enquêtes, de médecine légale et de sécurité des frontières».
Le sud du pays, terrain propice à la contrebande d'armes
La stratégie menée par l'Etat semble avoir fait ses preuves dans le Nord, mais les activités d'AQMI se concentrent dans le sud du pays. Et le contexte régional n'est pas pour arranger les choses. Des tentatives répétées de ce groupe d'acheminer des armes en provenance de Libye, via le nord du Mali et le sud de l'Algérie, auraient en partie été contrecarrées par des opérations communes entre l'Algérie et le Niger. «En avril, des soldats ont tué sept terroristes et en ont arrêté deux lors d'une opération militaire dans la zone sud-est du pays, à la frontière avec la Libye. L'Algérie a procédé, en septembre, à la fermeture de cette frontière et y a envoyé des milliers d'éléments des forces de sécurité pour la sécuriser et empêcher la contrebande d'armes. Les autorités ont ainsi récupéré 11 armes automatiques lors de ces opérations», relate le rapport.
Et les troubles en Libye ne sont pas l'unique raison de la déstabilisation de la zone sahélienne. «Les responsables algériens évoquent des liens entre AQMI et d'autres groupes terroristes africains, comme Al Shabaab et Boko Haram. Des liens criminels entre AQMI et les narcotrafiquants qui sillonnent le Sahel ont aussi été observés», note le rapport.
Ce qui se traduit par la réapparition d'enlèvements par AQMI de ressortissants étrangers (occidentaux) dans le sud du pays, la touriste italienne enlevée en février étant le premier rapt perpétré depuis 2003.
La libération de ces otages est monnayée contre de très fortes rançons qui servent ensuite à financer les activités criminelles d'AQMI. L'Algérie, qui a ratifié les conventions internationales contre le financement du terrorisme, est un membre du groupe MENA d'action financière. Le rapport se félicite que l'Etat ait engagé de nombreuses actions pour mettre un terme au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme, et ce, en instaurant une traçabilité de l'ensemble des transactions dépassant un certain seuil. Seulement, en plus de ne pas avoir de législation spécifique à même de permettre le gel des avoirs de terroristes, d'autres failles ont été signalées comme, par exemple, la non-obligation juridique pour les banques et autres institutions financières d'inclure des informations sur les auteurs de transactions. De même, le département d'Etat se félicite de la coopération active et fructueuse de l'Algérie en matière de lutte antiterroriste transnationale et ce, avec de nombreux pays occidentaux ou africains. En outre, le rapport souligne les diverses actions engagées par le gouvernement afin d'inciter les terroristes à rendre les armes, ou encore les programmes destinés à éviter les dérives extrémistes, entre autres, dans les prêches religieux.
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