Algérie

Aqarib El Saâ de Khalifa Al Muraïkhi : La mécanique de la peur



Dans Aqarib El Saâ (Les aiguilles de la montre), projeté en compétition officielle au quatrième Festival international du film d’Oran (FIFAO), il a donné un visage à Adssan, le chef des djinns, avec un visage bleu et des yeux rouges. Adssan prend possession des cœurs de Antaj, Selmane et Djawhar, trois pêcheurs qui l’ont sollicité pour apprendre à jouer le Fjiri, un cérémonial musical, plus asiatique qu’oriental, dans lequel la percussion se mélange à la voix. Un art, développé par les pêcheurs du Golfe persique depuis des siècles. La demande paraît simple. Les trois pêcheurs auraient pu demander à être riches, par exemple. Adssan appose sur le dos de chacun un dessin qui ressemble étrangement à un signe maçonnique. Ils lui doivent donc obéissance sous peine de vengeance. Saâd, fils adoptif de Antaj, découvre plus tard que son père se rend régulièrement aux ruines à côté du village, là où la communauté des êtres en feu a élu domicile. Saâd s’éprend de Jeana, djinn elle aussi, mais celle-ci paraît moins maléfique que les autres. Elle va donc l’aider à sauver son père. Titulaire d’un magister en réalisation de l’université Chapman de Los Angeles Khalifa Al Muraïkhi, scénariste, critique de cinéma et auteur de courts métrages, signe avec Aqarib El Saâ, son premier long métrage. Il a puisé son œuvre dans le patrimoine culturel de la région du Golfe, fortement lié à la mer et à ses secrets. L’œuvre, presque inclassable, ne paraît pas aboutie puisque les effets spéciaux ne sont pas assez développés. Cependant, l’idée du film est intéressante, car Khalifa Al Muraïkhi a voulu s’exprimer  par la métaphore, simple mais efficace. Après tout, qui gouverne le monde, les djinn ou les humains ' Les deux ' Des êtres  pourtant intelligents et bien éduqués  ont fait subir à d’autres êtres, plus faibles, toutes sortes d’humiliations et d’oppressions.Il n’y a qu’à voir la carte géographique. Ici la guerre, là-bas les conflits interethniques, plus loin la course aux richesses et, bien loin encore, des manipulations à tous les niveaux. Des manipulations qui pourraient même échapper à la vigilance des djinns ! Le tout est traîné par la machine de la peur. Une machine froide et puissante qui puise son énergie dans le sang des humains et dans leur…docilité.
 


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