Nouveau rebondissement dans l'affaire Ziri, le retraité algérien décédé
en France le 11 juin dernier après une interpellation musclée à Argenteuil. Une
récente contre-autopsie vient de révéler la présence de plusieurs hématomes sur
le corps de la victime.
De nouveaux éléments d'enquête qui permettent de relancer la piste de la
bavure policière. Selon le site de l'édition «20 Minutes», les amis et la
famille de Ali Ziri ont fini par obtenir une contre-autopsie effectuée par un
expert désigné par le juge d'instruction. «Ils ont retrouvé plusieurs hématomes
de 12 à 17 millimètres sur son corps, ce qui nous donne raison. Il s'est fait
tabasser par les policiers», a affirmé à «20 Minutes» un membre du collectif de
soutien à Ali Ziri.
Selon «20 Minutes», qui cite le
secrétariat du procureur de la République du parquet de Pontoise, les experts
nommés par le juge d'instruction ont effectivement retrouvé des traces
d'hématomes, mais ils attendent les résultats complémentaires qui devraient
arriver prochainement pour déterminer la cause du décès. Il est à souligner
qu'au lendemain de ce drame, le parquet de Pontoise avait ouvert une enquête,
mais classée sans suite car, et selon les explication du cabinet du procureur,
«l'autopsie montrait que la cause du décès n'était pas d'origine traumatique,
mais liée à des problèmes cardiaques et pulmonaires de longue date».
Un rassemblement des proches et
amis du retraité était prévu hier à 18h00 au croisement de la rue Jeanne d'Arc
et du boulevard Léon Feix, à quelques mètres de la mairie d'Argenteuil. «Nous
voulons que toute la vérité finisse par se savoir», avait indiqué un proche de
la victime. A l'appel du collectif «Vérité et justice pour M. Ali Ziri», les
proches du défunt, des associations, des partis politiques et des citoyens
d'Argenteuil avaient organisé le 24 juin dernier une marche pacifique pour
réclamer la vérité et la justice.
Ali Ziri, un retraité algérien
âgé de 69 ans, est mort le 11 juin dernier à la suite d'un contrôle policier.
Aux environs de 20h30, trois policiers d'Argenteuil, dont une femme, ont
procédé à l'arrestation du conducteur d'un véhicule, Arezki K., un
ressortissant algérien âgé de 61 ans, près du croisement des boulevard Jeanne
d'Arc et Léon Feix. Ce conducteur était accompagné par le défunt Ali Ziri,
assis sur le siège avant du véhicule. Selon le témoignage du conducteur, les
trois policiers lui ont d'abord demandé de sortir du véhicule au même titre que
le passager Ali Ziri. Suivent alors des menaces de les emmener au poste, puis
des insultes... Et enfin des menottes et des coups. C'est en voyant son ami
Arezki traîné par terre que le défunt est intervenu pour tenter de calmer les
policiers en leur demandant de le laisser tranquille et qu'il allait déposer
plainte contre eux. C'est alors, poursuit le témoin, que les policiers se
saisissent de lui et le menottent à son tour. Les deux Algériens sont alors
malmenés et poussés avec violence à l'intérieur du véhicule policier. C'est
dans ce véhicule que le drame, ayant entraîné la mort du retraité algérien,
s'est apparemment produit, alors que les deux hommes sont transportés à
l'hôpital d'Argenteuil. Mis en garde à vue pendant 24 heures, Arezki K.
n'apprendra le décès de son ami que le jeudi 11 juin par des policiers du
commissariat d'Argenteuil. Le conducteur affirme avoir fait l'objet d'un
tabassage continu, au même titre que le défunt Ali Ziri. Alors qu'ils étaient
tous les deux menottés, le médecin traitant d'Arezki K. ainsi que celui de l'hôpital
lui ont d'ailleurs prescrit un arrêt de travail de huit jours. Les proches et
les amis du défunt, qui se sont rendus à l'hôpital d'Argenteuil, ont tous
constaté que plusieurs coups étaient visibles sur le corps de la victime.
Toujours selon la version du
conducteur, les coups pleuvaient dans le camion qui emmenait les deux
interpellés en garde à vue. Ali Ziri ne s'en remettra pas, il meurt quelques
heures après son arrivée à l'hôpital d'Argenteuil.
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Posté Le : 20/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com