Algérie

APRÈS UN SECOND ROUND DE NEGOCIATIONS Charfi prêt à céder aux doléances des avocats


Le ministre de la Justice serait sur le point de céder sur un grand nombre de revendications avancées par l'Union nationale des barreaux d'Algérie (UNAB). C'est ce qu'indique une source proche des robes noires et ayant participé au second round des négociations entre le ministre de la Justice et des représentants de l'UNAB.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La rencontre qui dure encore au moment où nous mettons sous presse, a été qualifiée de «décisive» dans la mesure où les deux parties ont campé sur leurs décisions. Aux dernières nouvelles, on apprend que le ministre de tutelle aurait fait marche arrière, en concédant une grande partie des revendications des avocats. Ces derniers avaient d'ailleurs ouvertement affiché leur détermination pour claquer la porte, dans le cas où la tutelle refuse de «donner suite à nos revendications» et par voie de conséquence brandir la menace de boycott de la cérémonie portant ouverture de l'année judiciaire. Il est à noter, que la rencontre en question avait démarré, hier au siège du ministère avec pour principal ordre du jour «la définition d'une plate-forme consensuelle entre le ministère de tutelle et les revendications soumises par les avocats concernant la loi sur les avocats». Selon l'agence APS, la rencontre s'est déroulée en présence du ministre de la Justice, Garde des sceaux, M. Mohamed Charfi, des représentants des avocats et des cadres du ministère de la Justice. Il s'agit de la deuxième rencontre après la décision de l'assemblée générale de l'UNBA du 17 novembre dernier de boycotter toutes les audiences qui étaient programmées du 2 au 6 décembre au niveau national, ainsi que de la cérémonie officielle de l'ouverture de l'année judiciaire 2012-2013 présidée par le président de la République. Le Barreau exige la révision du projet de loi portant statut d'avocat et propose, l'amendement de 64 articles parmi les 120 prévus par la loi en question. Pour rappel, les robes noires estiment que ce projet de loi porte, non seulement, atteinte à l'indépendance de leur profession, mais les empêche aussi d'accomplir leur mission loin de toute contrainte ou pression. D'ailleurs, de nombreux avocats ont qualifié le projet en question d'entrave et de régression, voire de menace à l'exercice de la profession. «Nous demandons la suppression de ce projet qui menace notre profession d'avocat», dira une jeune avocate rencontrée au tribunal d'Alger. Cet avant-projet de loi, dit-elle, risque d'engager la profession dans une régression à l'égard de toute velléité d'ambition pour la construction d'un Etat de droit. En outre, ce texte, ajoute-t-elle, est une atteinte aux droits de la défense, une disposition, dont l'objectif est de mettre l'avocat sous la coupe du parquet. Comme pour mettre en évidence les droits de la défense, l'avocate précise que ceux-ci existent, bel et bien avant la justice, soutenant que personne ne peut brider les avocats.
A. B.
CONFLIT DU SAHARA OCCIDENTAL
La France doit se conformer à la légalité internationale
La France doit adopter une position conforme à la légalité internationale concernant le conflit du Sahara occidental. C'est l'un des messages que le Premier ministre de la République sahraouie, Abdelkader Taleb Omar, a adressé hier au gouvernement socialiste français.
Intervenant hier à l'hôtel Dar Diaf de Chéraga, où s'est ouverte la 3e Conférence internationale d'Alger sur «Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui», le représentant du Polisario a invité le gouvernement français à adopter des positions conformes au respect des Droits de l'Homme, bafoués selon lui, par les forces d'occupation marocaines. Comme il s'agit, selon le dirigeant sahraoui, de ne pas atermoyer avec le règlement de ce conflit qui perdure depuis 37 ans, malgré diverses résolutions onusiennes, dans le contexte où la solution du référendum d'autodétermination et la latitude du peuple saharaoui à exercer ce droit restent bloquées tant par le Maroc que par nombre de pays européens notamment. Voire, le Premier ministre de la Rasd de mettre les pays occidentaux face à leurs devoirs relatifs au respect des résolutions internationales et à la lutte contre le crime organisé et le terrorisme, des fléaux dont la responsabilité marocaine serait en cause, comme il le laisse entendre. En ce sens, cette 3e Conférence qu'organisent durant deux jours le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l'ambassade de la Rasd, se veut l'occasion de «dénoncer la position de la France qui favorise injustement le Maroc et bloque une solution juste et définitive du conflit en allant jusqu'à user du droit de veto (projet de confier à la Minurso, la protection des Droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental en élargissant son mandat) ». Et une invite que l'ancien chef de gouvernement, Rédha Malek, Hôte d'honneur de cette conférence et qui avait retracé l'évolution du conflit, avait également adressée, devant 69 militants et acteurs de la société civile française présents. Selon l'ancien officiel et diplomate algérien, soucieux d'«apurer» le «vieux contentieux» avec l'establishment socialiste, «que les pays qui ont de l'influence se rendent compte qu'on ne peut continuellement escamoter ce problème». Réaffirmant la «solidarité inconditionnelle», «par principe» et « désintéressée » de l'Algérie avec le peuple sahraoui et son droit à l'auto-determination, Rédha Malek a estimé que le problème du Sahara occidental doit être réglé sinon toute forme de coopération avec l'Union européenne ou la construction du Grand Maghreb seront vouées à l'échec.
C. B.
BRAHIM GHALI, AMBASSADEUR DE LA RASD, À ALGER :
«Nous continuerons à nous battre par tous les moyens pacifiques»
Le «forum géostratégique» du quotidien El Moudjahid a marqué le 52e anniversaire de l'adoption par l'Organisation des Nations unies (ONU) de la résolution 1514 sur l'octroi de l'indépendance aux peuples coloniaux, par la tenue d'une conférence sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
Y étaient présents, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Brahim Ghali, accompagné par une importante délégation venue des territoires occupés du Sahara occidental, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, M. Mahrez Lamari, de juristes et aussi de politiques et autres membres de la société civile en Algérie. M. Ghali, et tout en rappelant les «transgressions par le Maroc des droits de l'homme dans les territoires occupés», a réaffirmé la volonté de son peuple à «se battre par tous les moyens pacifiques que lui suggère le droit international afin de faire valoir son droit à l'autodétermination et la tenue du référendum tant attendu dans le cadre des résolutions de l'ONU». M. Lamari, lui, a plutôt invité la France à «revoir sa position arrangeant le Maroc dans son entreprise coloniale, un soutien qui l'encourage à violer la légalité internationale». Dans le même contexte, Boudjemaâ Souilah, spécialiste du droit international et invité du forum, a analysé point par point la résolution 1514 et a conclu que «le texte a une portée libératrice, criminalisant le colonialisme dans toutes ses formes et prévoyant une décolonisation sans aucune condition». Il convient enfin de signaler qu'aujourd'hui se tient à Alger, la troisième Conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance où l'on s'attend à la participation de 200 convives (militants des sociétés civiles, parlementaires et journalistes) venant de 60 pays. La conférence, souligne M. Lamari, devrait appeler l'ONU à assumer ses responsabilités devant la situation que vit le peuple sahraoui.
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