Le pouvoir du CNT, fragilisé par les milices et la montée des
revendications autonomistes, enregistre une petite «bonne nouvelle» avec
l'arrestation du colonel Abdallah Al-Senoussi, ancien
chef des services de renseignements militaires libyens et un des proches du
colonel Kadhafi, dans la nuit de vendredi, à l'aéroport de Nouakchott. Mais à
l'est du pays, un autre Senoussi donne des soucis au
pouvoir de Tripoli.
Le colonel Abdellah Senoussi
a été cueilli à son arrivée à Nouakchott par les services de sécurité
mauritaniens au moment où il arrivait de Casablanca, au Maroc, par un vol
régulier. C'est l'une des premières curiosités qui entourent cette arrestation
par les services de sécurité mauritaniens qui ont indiqué que l'ancien
responsable libyen était muni d'un «passeport malien falsifié». Les services de
sécurité marocains, qui sont très actifs en matière de surveillance des
étrangers, ont-ils réellement «raté» Abdallah Senoussi
qui fait l'objet d'un mandat de la
Cour pénale internationale et qui était traqué par les
services occidentaux et arabes «amis» du Maroc et du nouveau régime en Libye? L'hypothèse
parait fragile. Les Marocains ont-ils laissé filer le colonel Abdallah Senoussi et ont informé les Mauritaniens de la qualité du
voyageur spécial qui arrivait vers eux de Casablanca se débarrassant ainsi de
l'encombrant personnage? Le colonel Senoussi résidait-il
au Maroc ou bien était-il de passage? Dans ce cas, d'où venait-il? Beaucoup de
questions se posent sur cet épisode «casablancais» avant que le colonel Senoussi ne soit arrêté au niveau de la police des
frontières à Nouakchott. Le colonel, âgé de 62 ans et beau-frère de Kadhafi, a
été conduit dans les locaux de la sûreté de l'Etat à Nouakchott. Nouakchott n'a
pas indiqué ce qu'elle comptait faire de l'ancien dignitaire libyen. La Mauritanie, qui n'a pas
signé le traité sur la CPI,
n'est pas astreinte légalement à lui remettre Senoussi.
La CPI avait émis
un mandat d'arrêt contre le colonel libyen le 27 juin 2011 et lui reprochait
d'avoir commis «des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de
crimes contre l'humanité». La
Mauritanie est également sollicitée par la France et le CNT libyen. Un
responsable du Conseil national de transition a indiqué que la Libye avait déjà pris
attache avec les autorités mauritaniennes pour demander son extradition. «Les
autorités libyennes ont commencé à passer des appels (téléphoniques) pour
demander son extradition», a déclaré le porte-parole du gouvernement libyen de
transition, Salah Al-Manaa, au cours d'une conférence
de presse. «Le gouvernement libyen est prêt à recevoir Abdallah Al-Senoussi, à le détenir dans une prison libyenne et à le
juger lors d'un procès équitable», a-t-il précisé. Salah Al-Manaa
a ajouté qu'Abdallah Al-Senoussi avait été arrêté
alors qu'il était en compagnie d'une autre personne qui pourrait être son fils.
La France a
également annoncé qu'elle allait demander l'extradition du colonel Senoussi qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international
à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à
perpétuité dans l'affaire de l'attentat contre le vol UTA 772 qui avait fait 170
morts dont 54 français en septembre 1989.
A L'EST, UN AUTRE SENOUSSI DONNE DES SOUCIS !
A l'est de la Libye,
c'est un autre Senoussi qui donne du fil à retordre
aux nouvelles autorités de Tripoli. Il s'agit d'Ahmed Zoubaïr
Al-Senoussi, qui a prononcé vendredi un discours
après la grande prière du vendredi défendant le fédéralisme, qui a été vivement
dénoncé par Tripoli. Juste après le discours prononcé devant 2.000 personnes, des
affrontements ont éclaté entre partisans et adversaires du fédéralisme. Des
jets de pierres et des coups de feu ont été échangés et l'on compterait un mort,
selon une source médicale. «Une personne a été tuée et au moins cinq autres
blessées», a déclaré Basma Mohammed, un responsable
médical de la ville. Cette manifestation d'autonomistes montre que les menaces
en provenance de Tripoli n'ont pas un effet dissuasif sur les chefs de tribus
et de milices qui ont proclamé, le 6 mars dernier à Benghazi, l'autonomie de la Cyrénaïque (est), une
région riche en pétrole. Des milliers de personnes avaient riposté le 9 mars en
défilant contre le fédéralisme à Tripoli et à Benghazi, où des incendies
avaient fait un mort et des dizaines de blessés.
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Posté Le : 18/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com