Après un débrayage qui a duré plus d’une semaine

«Les gens de la mer reprennent leur activité aujourd’hui» Le mouvement de grève des gens de la mer vient de prendre fin. C’est du moins ce qu’a annoncé à «La Voix de l’Oranie», M. Seboui, président de la Chambre de la pêche et de l’aquaculture d’Oran, dans un entretien téléphonique, soulignant que les pêcheurs qui ont déserté les quais depuis l’Aïd Al-Adha, reprendront en principe aujourd’hui leurs activités. Cette décision a été prise, soutient M. Seboui, après un premier round de négociations qui a eu lieu ces dernières 48 heures entre les représentants des chambres de la pêche et de l’aquaculture de 14 wilayas avec la tutelle qui a pris, affirme-t-il, un engagement de geler dans l’immédiat quatre points parmi les quinze qui sont contenus dans la plate-forme de revendications, à savoir l’autorisation de pêche et le contrat des pêcheurs, le journal de pêche, le livret professionnel et la révision des zones de pêche. «Nous resterons mobilisés pour éviter que le secteur ne se débatte entre les vagues. En terme d’actions, nous avons prévu une rencontre pour dimanche prochain avec le secrétaire général du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques pour en finir avec cette incohérence des textes qui a provoqué cette crise», dira notre interlocuteur qui se désole que cette crise ait atteint un point extrême. Une crise qui a lourdement pénalisé un secteur qui a été de tout temps malmené malgré une relative stabilité affichée depuis quelques années. Dans ce contexte, nous apprenons par ailleurs qu’il a été décidé, de concert avec le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, la création d’un Conseil national de la pêche, une structure qui regroupera deux représentants élus de chaque commune côtière, et un Conseil de coordination composé de six personnes qui sera mandaté pour assurer le suivi des pourparlers avec la tutelle. Parmi les principales revendications des Chambres de la pêche et de l’aquaculture, qui restent toujours non satisfaites, on notera la détaxation du fuel, l’aménagement des ports de pêche, la révision de la taxe domaniale, la révision de la redevance THF, la révision des prix des services de l’EURL EGPP, la gratuité dans la formation des marins, l’allègement fiscal du droit fixe trimestriel, l’autorisation d’embarquement des marins de plus de 60 ans sur avis médical, le maintien de l’ancien dispositif de soutien à la relance économique au profit des professionnels, ainsi que la révision des textes portant création de chambres. Il faut dire aussi que les marins pêcheurs continuent de souffrir d’un certain nombre de problèmes socioprofessionnels, en l’absence d’une mutuelle. Le plus important étant cette insignifiante somme de 6000 DA de pension de retraite que touche généralement un pêcheur à la fin de sa vie professionnelle. Sans oublier celui relatif aux allocations familiales et autres prises en charge. Un rapprochement de la CNAS avec les marins pêcheurs est plus que nécessaire.