Les ventes record d'Audi et Porsche ont permis à Volkswagen d'engranger un bénéfice courant record en 2016 mais des charges exceptionnelles plus lourdes que prévu liées au scandale des émissions polluantes l'empêchent d'afficher un résultat d'exploitation conforme aux attentes.Le groupe automobile allemand a annoncé vendredi un bénéfice d'exploitation hors exceptionnel annuel en hausse de 14% à 14,6 milliards d'euros, un résultat en ligne avec les attentes du marché et qui tranche avec la perte sans précédent enregistrée en 2015.Pour cette année, il table sur une marge d'exploitation courante de 6% à 7% après 6,7% l'an dernier et sur une progression de jusqu'à 4% du chiffre d'affaires.Volkswagen, qui a vu ses livraisons bondir de 8,1% au quatrième trimestre et a repris sur l'ensemble de 2016 le titre de numéro un du secteur au japonais Toyota avec 10,3 millions de véhicules écoulés, n'en a pas pour autant terminé avec le scandale du trucage des tests anti-pollution dont le coût global pourrait dépasser 30 milliards d'euros selon certaines estimations.Les comptes annuels 2016 sont d'ailleurs encore marqués par des charges exceptionnelles plus élevées qu'anticipé à 7,5 milliards d'euros, dont 6,4 milliards liés au scandale du trucage des tests anti-pollution, alors que les analystes financiers prévoyaient en moyenne un montant total de 4,2 milliards d'euros de provisions seulement.En incluant ces charges, Volkswagen affiche un bénéfice d'exploitation 2016 de 7,1 milliards d'euros, à comparer à une perte de 4,1 milliards en 2015. Le consensus le donnait à 10,5 milliards. Le président du directoire, Matthias Müller, a assuré que le groupe était bien placé pour les années à venir."Comme le montrent les chiffres, Volkswagen est très solidement positionné à la fois sur le plan opérationnel et sur le plan financier. Cela nous rend optimistes pour l'avenir", a-t-il dit selon le communiqué de résultats. Le retour à bonne fortune du groupe de Wolfsburg pourrait contribuer à apaiser les tensions internes qui opposent les dirigeants syndicaux et la direction de la marque VW sur la capacité de celle-ci à faire baisser les coûts de ses usines allemandes, que les analystes financiers et les investisseurs considèrent comme un enjeu clé d'une reprise durable. Volkswagen a aussi relevé plus qu'attendu son dividende puisqu'il proposera à l'assemblée générale de distribuer 2,06 euros par action préférentielle et 2,00 euros par action ordinaire en 2017, contre 0,17 et 0,11 euro respectivement l'an dernier. Les analystes financiers prévoyaient en moyenne un dividende de 1,86 euro par action préférentielle. VW plafonne la paie de ses dirigeantsVolkswagen a décidé de plafonner les rémunérations de ses dirigeants, tentant de calmer des esprits échauffés par le maintien du versement primes alors que le constructeur subissait des pertes sans précédent à la suite du scandale de manipulation des tests d'émissions polluantes.La rémunération totale du président du directoire sera plafonnée à 10 millions d'euros et celle des autres dirigeants à 5,5 millions, précisent les nouvelles dispositions adoptées vendredi par le conseil de surveillance.Les actionnaires et le public en général avaient tiré à boulets rouges sur VW car ses dirigeants n'avaient accepté que contraints et forcés une réduction de leurs bonus d'environ 30%. Ces bonus étaient calculés en partie sur la performance des deux années antérieures. VW n'a pas donné de comparatif détaillé entre les rémunérations à venir et celles de l'an passé, se contentant de dire que "la rémunération théorique maximale diminuera de 40% au plus". Le constructeur doit publier les salaires de ses dirigeants de 2016 le 14 mars, en même temps que ses résultats annuels.L'ex-président du directoire Martin Winterkorn avait perçu 7,3 millions d'euros en 2015, dont les deux tiers en primes, et Volkswagen veut déplacer le curseur vers la partie fixe du salaire.Suivant le nouveau système, où le salaire fixe pourra augmenter de 30% au plus, les dirigeants perdront leur prime annuelle si le bénéfice d'exploitation du groupe demeure en deçà de neuf milliards d'euros, alors que le seuil actuel est de cinq milliards, et si le rendement du chiffre d'affaires reste à 4%.Les primes à long terme seront fonction de l'évolution du cours de l'action, précise VW, à l'appui des recommandations du code de gouvernance des entreprises allemandes. Ce n'est pas la première fois que le couperet tombe sur les salaires des dirigeants de Volkswagen. En 2009, leurs rémunérations avaient été réduites de 60% à la suite d'une chute du bénéfice de 80%. En 2012, les grilles salariales avaient été refondues de façon à limiter les rémunérations les plus hautes après un quasi-doublement de celle de Martin Winterkorn à 17,5 millions d'euros. Winterkorn était alors le patron le mieux payé de l'indice Dax-30 de la Bourse de Francfort. Il a démissionné en septembre 2015 au plus fort du scandale des émissions.Volkswagen a encore fait les gros titres en janvier, après les révélations sur les confortables indemnités de départ perçues par Christine Hohmann-Dennhardt, la directrice juridique et de la conformité, alors qu'elle a quitté le groupe après être restée seulement 13 mois en fonctions.
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Posté Le : 28/02/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com