Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, élu au Comité exécutif de la
FIFA, ne compte pas quitter la FAF. Au contraire, il a affiché ses intentions
d'aller au terme de son mandat qui s'achèvera en 2013. «Rien ne m'empêche
d'aller jusqu'au terme de mon mandat», a indiqué Raouraoua dans une déclaration
laconique, sans apporter d'autres explications ou détails. Elu en 2009 à la
présidence de la FAF, après un premier mandat controversé en 2001, Raouraoua ne
semble pas enthousiasmé à quitter la FAF, laquelle l'avait propulsé aux
instances du football régionale et continental avant de finir au Comité
exécutif de la FIFA. Mieux encore, le nombre de voix récoltées lors de son
élection au Comité exécutif de la FIFA confirme en fait les ambitions de Raouraoua
à briguer éventuellement la présidence de la CAF. En ce sens, son maintien à la
FAF ne serait que bénéfique pour son parcours et ses ambitions.
L'assemblée générale ordinaire de
la FAF, prévue le 26 mars prochain, sera déterminante quant au maintien de
Raouraoua à la tête de la FAF. Les résultats de l'équipe nationale dans les
éliminatoires de la CAN-2012 seront aussi décisifs, sachant que la Fédération a
toujours été tributaire des résultats de l'équipe nationale.
Le courroux des présidents de club
Au-delà de l'euphorie de l'élection de Raouraoua, la réalité du football
algérien est loin d'être reluisante. Le projet du professionnalisme du football
algérien semble ne pas avancer, en témoigne la dernière sortie des présidents
de club qui ont décidé de recourir à l'intervention du président de la
République. Affirmant que le professionnalisme est un projet du président
Bouteflika, ils ont décidé de lui remettre un courrier afin d'attirer
l'attention des plus hautes instances de l'Etat sur la non application des
instructions du chef de l'Etat. Pour rappel, le président de la FAF avait
promis de saisir le Premier ministre, il y a trois mois, suite à sa réunion
avec les présidents de club.
«A ce jour, on n'a rien vu
venir», a constaté le président du CR Belouizdad, Mahfoud Kerbadj, qui
s'exprimait au nom de ses collègues présidents. Il a expliqué que la convention
signée entre le MJS et la compagnie Air Algérie n'est pas appliquée puisque les
clubs continuent de payer la totalité des billets de voyage. Il a fait savoir
que les clubs sont toujours «harcelés» par les services des impôts et de la
sécurité sociale, alors que les subventions des collectivités locales sont
bloquées depuis que les clubs ont changé de statut. Du côté de la FAF, on considère
aussi que la Fédération a les mains liées dans la mesure où le dossier du
professionnalisme demeure centralisé au niveau du ministère de la Jeunesse et
des Sports.
MJS - Le professionnalisme est en bonne voie
Au ministère de la Jeunesse et des Sports, on considère que la dernière
sortie des présidents de club dénote de la panique de ces derniers, lesquels ne
voient en le professionnalisme que les subventions de l'Etat. On a fait savoir
que l'instauration du professionnalisme dans le football algérien est en bonne
voie. «Les textes d'application du décret sur le professionnalisme sont
achevés», assure-t-on, tout en relevant que des procédures bureaucratiques et
réglementaires «lourdes» empêchent que les choses s'accélèrent. Ainsi, au
ministère on a fait savoir que le professionnalisme ne concerne pas un seul
secteur, mais il implique d'autres ministères.
Les remarques de Djiar
Pour le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, «le
développement du football algérien impose aux acteurs du football de travailler
en Algérie». Le ministre a fait allusion à l'élection de Raouraoua, qu'il a
félicité au passage. Mais en affirmant que «c'est ici qu'il faut travailler et
qu'il ne faut pas attendre la FIFA pour développer le football algérien», Djiar
insinue que le président de la FAF doit être présent beaucoup plus en Algérie.
Pour la précision, Raouraoua est vice-président de l'Union arabe de football,
président de l'Union nord-africaine de football et membre aux Comités exécutifs
de la CAF et de la FIFA. «Un honneur pour le football algérien», a déclaré
Djiar qui souhaite cependant un peu plus de présence en Algérie.
Plus encore, selon des
informations recueillies au niveau du ministère, on encourage le président
démissionnaire de l'ES Sétif, Abdelhakim Serrar, à se porter candidat à la
présidence de la FAF. Serrar avait déclaré qu'au cas où Raouraoua serait élu au
Comité exécutif de la FIFA, il se porterait candidat à la présidence de la FAF.
Serrar reste injoignable et évite des déclarations dans ce sens, surtout après
que Raouraoua eut affiché son intention de rester. Aujourd'hui, le lourd
dossier du professionnalisme impose à l'ensemble des acteurs de se consacrer à
ce dossier qui y va de l'avenir du football algérien. Entre les ambitions de
Raouraoua de rester, le mécontentement des présidents de club quant à
l'avancement du dossier du professionnalisme et la mission du ministère qui
pilote le professionnalisme, l'intérêt du football national devrait être mis
au-dessus de toutes les considérations. Cela explique, en fait, le recours des
présidents de club au chef de l'Etat pour mettre fin à une situation où les
intérêts des uns et des autres risquent de nuire, dans un avenir très proche et
de manière sournoise voire dangereuse, au football national.
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Posté Le : 26/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kamel Mohamed
Source : www.lequotidien-oran.com