Algérie

Après son élection à la présidence de la République française



Sarkozy rappelé à ses obligations envers l?Europe Après son élection à la présidence de la République française, Nicolas Sarkozy est déjà rappelé par ses partenaires européens à ses obligations envers l?Europe. Une telle attitude vient du fait que, durant sa campagne électorale Sarkozy a durement critiqué, selon ce que rapporte l?AFP, la politique de la Banque centrale européenne (BCE), promettant d?abandonner "la politique de surévaluation de l?euro", accusée de miner les exportations industrielles et d?encourager les délocalisations. L?euro a atteint fin avril des records face au dollar et au yen. Abandonnant son souhait initial de réformer le statut de la BCE, Sarkozy a tout de même dit qu?il militait pour un rôle actif des gouvernements dans la politique de change, prévue par le traité de Maastricht. Une option qui n?est pas pour agréer ses partenaires en Europe à commencer par l?Allemagne. Après son élection, le nouveau président français a cependant, dans sa première déclaration, assuré ses partenaires de son engagement en faveur de la construction européenne. En économie internationale, le nouveau président français tentera, il est sûr d?obtenir un plus grand rôle des Etats européens dans la politique de change et dans les négociations commerciales de l?OMC, même si sa marge de manoeuvre sera limitée dans les deux cas. Comme le note Mme Bénassy-Quéré, directrice du Centre d?études prospectives et d?informations internationales (Cepii) à Paris, "Nicolas Sarkozy pourrait relancer l?Euro groupe", qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, et présidé par Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois. Il s?agirait pour lui de rallier le soutien de grands pays comme l?Allemagne ou l?Italie et donner plus de poids aux interventions de M. Juncker sur l?euro ou le niveau faible du yen, restées lettre morte ces derniers mois. Mais l?Allemagne, contrairement à la France, ne semble pas souffrir de l?euro fort et profite à plein de la forte croissance mondiale grâce à des exportations en pleine forme. Côté commerce international, les déclarations de M. Sarkozy envers la "préférence communautaire" et l?Europe "Cheval de Troie" de la mondialisation ont été perçues à l?étranger comme protectionnistes. Mais le commerce international "fonctionne sur la base de traités et on attend des gouvernements qu?ils les respectent à moins de convaincre leurs partenaires d?en adopter de nouveaux", fait valoir le chercheur français Elie Cohen. Pour débloquer les négociations au sein de l?Organisation mondiale du commerce (OMC) , pour libéraliser davantage les échanges, le nouveau président pourrait se démarquer de son prédécesseurs en lâchant du lest sur le versant agricole, juge Mme Bénassy-Quéré. Les Américains veulent une baisse des tarifs douaniers agricoles européens et l?UE leur demande en retour de réduire leurs subventions agricoles. Pour Elie Cohen, la marge de manoeuvre de M. Sarkozy est minime car la balle est dans le camp des Etats-Unis : "Un compromis avait été trouvé il y a quelques semaines" pour relancer le cycle de Doha mais "les Etats-Unis n?ont pas voulu aller jusqu?au bout pour des raisons électorales". Le nouveau président a aussi suggéré de créer une taxe sur les importations des pays "qui ne respectent pas le protocole de Kyoto" de limitation des émissions de gaz à effets de serre, à savoir les Etats-Unis et les pays émergents, en particulier la Chine et l?Inde. Pour Elie Cohen, il est "impossible d?introduire des taxes unilatérales". En outre, les pays en développement n?ont pas été invités à signer ce protocole. L?Allemagne en particulier, pour qui "le vrai marché de développement, c?est la Chine et l?Inde", devrait s?opposer à de telles taxes. Une TVA sociale comme en Allemagne "serait une autre façon de taxer les importations", fait valoir un économiste qui veut rester anonyme, mais la France "a déjà une TVA très élevée". En outre, la TVA est du domaine de la compétence communautaire. Et mettre en place un "Small Business Act" à la française, une loi réservant un pourcentage de marchés publics aux PME, comme l?a évoqué M. Sarkozy, "passerait (une fois de plus) par des négociations à l?OMC" conclut cet économiste.


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