Après sa tournée nord-américaine

Saïd Sadi hôte de l’Union européenne Le leader du RCD ne désespère pas de voir les observateurs internationaux assister, mais surtout surveiller les prochaines élections présidentielles. Il a décidé de reprendre son bâton de pèlerin pour aller convaincre les décideurs de ce monde de s’intéresser de près à l’Algérie.  Saïd Sadi entamera, en effet, dès la semaine prochaine (du 5 au 9 mai) une mission de sensibilisation auprès des dirigeants de l’UE en vue d’obtenir d’eux la surveillance des prochaines élections présidentielles. Ainsi, après sa tournée américaine qui l’avait menée, du 6 au 16 mars dernier, successivement au Canada et aux Etats-Unis, la délégation du RCD conduite par Saïd Sadi, Rafik Hassani, député et Secrétaire national à l’émigration, et Rabah Boucetta, Secrétaire national à l’organique, se déplace au siège de l’Union européenne (UE) à Bruxelles pour prêcher la bonne parole. L’information a été communiquée, hier, par M. Saïd Sadi ‘himself’ dans son message vidéo mensuel balancé sur son site Internet. Le leader du RCD a, notamment, mis l’accent sur la nécessité de mettre en échec la fraude électorale à travers une surveillance internationale. Et c’est précisément la mission qu’il s’assigne pour son voyage à Bruxelles. «Nous allons nous rendre du 5 au 9 mai à Bruxelles pour sensibiliser l’UE sur les dérives qui menacent et hypothèquent l’avenir de l’Algérie et à travers elle toute la région si les fraudes électorales devaient encore sévir», a déclaré le premier responsable du RCD qui fait de la surveillance de la prochaine présidentielle par des observateurs internationaux un axe stratégique de ses revendications politiques.  En mars dernier, Saïd Sadi a défendu le même principe devant ses interlocuteurs américains quand il fut invité du 10 au 16 mars par le Comité national de la politique étrangère à New York. Saïd Sadi et ses collaborateurs eurent également à rencontrer à Washington, au Département d’Etat, les représentants des ONG spécialisées dans la surveillance des élections. Et avant cela, Saïd Sadi a eu à rencontrer la communauté algérienne de Montréal pour la sensibiliser sur la situation du pays. Et, au terme de sa tournée américaine, le leader du RCD s’est dit satisfait de son passage mais surtout des résultats. En effet, ses partenaires lui avaient montré leur disponibilité à participer au processus de surveillance des élections à condition, bien sûr, que les autorités algériennes les y invitent. Or, tel ne semble pas être le cas puisque la tournée en Amérique du Nord du RCD a été manifestement mal perçue en Algérie. Ceci, d’autant plus qu’elle intervenait au lendemain d’une polémique qui avait opposé le gouvernement Belkhadem et les partis politiques algériens reçus au siège de l’Ambassade des USA à Alger. Le chef du gouvernement et le ministre des Affaires étrangères avaient notamment dénoncé les contacts établis par des partis politiques avec des ambassades qu’ils assimilent «à une ingérence dans les affaires intérieures du pays». Des déclarations que le parti de Saïd Sadi a jugé »d’une extrême gravité» en ce qu’elles »insinuent que les formations algériennes sont suspectes dès qu’elles échappent à la tutelle des dirigeants...» Tout compte fait, le déplacement de la délégation du RCD à Bruxelles risque de déplaire aux autorités du fait qu’il intervient à la veille du sommet des chefs d’Etat des pays des deux rives de la Méditerranée, prévu le 13 juillet prochain et devant signer l’acte de naissance de l’Union pour la Méditerranée. Un ensemble régional dont l’Algérie ne semble pas connaître tous les contours et dont elle risque d’être déclarée hors course pour les futures structures dirigeantes pour lesquelles l’Egypte, la Tunisie et le Maroc seraient en pole position, selon certaines sources. Amine Makri