Après que la presse marocaine a accusé Abdelfattah Al-Sissi de «putschiste»

La tension continue de monter entre le Maroc et l'Egypte qui s'adonnent actuellement à un véritable affrontement médiatique. Malgré l'intervention de certains hauts responsables des deux pays pour minimiser les choses et d'étouffer le conflit, le torchon continue de brûler et une éventuelle crise entre les deux pays n'est pas à écarter.Que se passe-t-il exactement entre le Maroc et l'Egypte ' Si les autorités officielles des deux côtés n'ont pas réagi officiellement à cette montée de tension, l'affrontement médiatique continue toujours et risque d'avoir des conséquences graves sur les relations diplomatiques entre Rabat et le Caire. Il y a presque une semaine, le pouvoir marocain et par le biais de la presse, a mené une campagne sans précédent contre le nouveau pouvoir égyptien, allant jusqu'à accuser l'actuel président égyptien M. Abdelfattah Al Sissi d'être à l'origine du «putsch» qui a renversé l'ex-régime islamiste. Ne s'arrêtant pas là, le royaume chélifien et par le biais de la presse officielle, trouve que l'ex-chef d'Etat déchu, Mohamed Morsi demeure, selon eux, toujours le Président légitime de l'Egypte. Ce renversement de situation marocain à l'encontre du régime égyptien a surpris plus d'un, puisque le roi Mohamed VI était parmi les premiers souverains et chefs d'Etat qui a félicité Abdelfattah Al Sissi, lors de son intronisation à la tête de l'Etat égyptien. En plus de ces déclarations jugées d'inacceptables, la visite du roi du Maroc en Turquie a été en quelque sorte la goutte qui fait déborder le vase, entraînant les deux pays à se livrer un véritable affrontement médiatique. Le pouvoir turque est considéré comme «ennemi» par le nouveau régime d'Egypte, accusant Ankara de s'ingérer dans leurs affaires internes. La presse marocaine se défend et indique qu'elle n'a fait que réagir aux campagnes médiatiques des médias égyptiens. Selon les journalistes marocains, leurs confrères égyptiens n'ont pas fait l'objet d'impartialité dans le traitement du dossier du Sahara. Le Maroc n'a pas digéré également que des journalistes et des stations de télévision égyptiennes donnent des interviews aux représentants sahraouis du Front Polisario. La réplique de la presse égyptienne n'a pas mis beaucoup de temps à réagir, déplorant les attaques répétées de la presse marocaine à l'encontre de leur pays. Certains quotidiens égyptiens trouvent que la visite du roi du Maroc en Turquie est une énième provocation non seulement à l'égard du pouvoir mais contre le peuple égyptien. A en croire les déclarations d'un diplomate marocain qui s'est exprimé à l'agence turque, ce renversement de situation a pour origine la visite d'une délégation égyptienne en Algérie pour participer à une conférence internationale sur le Polisario. Le même diplomate reproche également au président Abdelfattah Al Sissi d'avoir privilégié l'Algérie sur le Maroc, notamment en réservant sa première visite à l'étranger à Alger. Certaines sources proches du Maroc, ont laissé entendre que l'Algérie aurait influencé le nouveau Président égyptien, lui demandant de reconnaître le Front Polisario contre des aides économiques. Espérant au moins que le Maroc ne fera pas la même chose avec la Tunisie, après la visite que devrait effectuer Béji Caïd Essebssi à Alger. Ce dernier a déclaré que sa première visite à l'étranger sera réservée à l'Algérie, chose qui pourrait également fâcher notre «ami» le roi.