La nouvelle du ralliement au RND d'une vingtaine d'élus de la wilaya
d'Oran, dont quatre P/APC, a eu l'effet d'une bombe sur la direction politique
du FLN. C'est ce que nous confirme une source digne foi, se référant aux débats
et discussions qui ont eu lieu au siège du parti tout récemment, lors de la
réception organisée par Belkhadem, SG du parti, pour la cérémonie de la fête de
l'Aïd.
Notre source nous indique que la crainte de voir ce phénomène se
reproduire au niveau d'autres wilayas est prise très au sérieux, surtout que le
parti vit des remous dans plusieurs wilayas comme Saïda, Mascara, Oran et
autres.
La déclaration de Belkhadem, rapportée par un titre de la presse
nationale, soulignant le règlement des différends au sein du parti, a fait
sourire plus d'un cadre de ce parti à Oran. On nous rappelle que le travail de
restructuration organique, c'est-à-dire l'installation des kasmas au niveau de
toutes les wilayas devant commencer en juin et prendre fin en octobre, n'a pas
encore débuté dans plusieurs endroits.
Une autre source souligne que de nombreux ministres, membres du comité
central ou du bureau politique du FLN, ont carrément boycotté la rencontre
organisée par le SG du parti la fin de la semaine écoulée, ce qui montre que
les divergences au sommet de ce parti sont profondes et difficiles à résorber.
A cet égard, des observateurs renvoient aux récentes déclarations de
Belkhadem lui-même où il a ouvertement reconnu que certains hauts responsables
cherchent à le déstabiliser lui et son parti.
Concernant les élus de la wilaya d'Oran qui ont rejoint les rangs du RND,
les militants FLN se contentent d'avancer «les motivations personnelles» de ces
élus pour expliquer leur initiative. Dans cet ordre d'idées, on nous affirme
que tous ces élus, nouvellement rangés sous la bannière du RND, nourrissent des
ambitions pour au moins être candidats aux prochaines élections législatives de
2012. Or, le parti FLN, souffrant de l'absence de structures (mouhafadas),
n'offre pas de garanties aux ambitions de ces élus. On nous rappelle que certains
de ces élus étaient auparavant des militants du FLN ou ayant manifesté leur
volonté de rejoindre l'ancien parti unique tout récemment. Mais pour minimiser
les retombées de ce renforcement du RND au détriment du FLN localement, on nous
affirme que la véritable perte est le maire de Boutlélis, qui appartient à un
grand ârch et qui bénéficie d'une véritable audience au niveau de sa commune.
Mais nos interlocuteurs peinent à admettre que les responsables locaux,
dont certains députés, ont fourni un véritable travail de lobbying ces
dernières semaines pour faire rallier des élus et des personnalités de la ville
d'Oran à leur parti. Certaines de ses personnalités « draguées » nous
soulignent que le parti d'Ouyahia a organisé une cérémonie à l'occasion du 27e
jour du ramadan à l'hôtel « Président », ce qui n'est pas dans ses habitudes.
Cette occasion a été une opportunité pour établir le pont avec des militants
déçus du FLN notamment.
Cependant, certains observateurs s'interrogent pour savoir si l'initiative
oranaise sera suivie par d'autres dans d'autres wilayas ou non. Auquel cas,
elle serait le fruit d'une recette concoctée dans d'autres cercles,
indépendamment des partis en question eux-mêmes. Et elle aurait un lien direct
avec certes les échéances de 2012, mais aussi et surtout avec 2014, date des
prochaines élections présidentielles.
Mais ce que nous confirment plusieurs sources, c'est que le FLN réfléchit
déjà à une stratégie pour reprendre l'initiative. Est-ce que les soubresauts
qui le minent depuis bientôt six ans lui permettront de s'atteler à pareille
tâche ? Nos interlocuteurs, tous militants de l'ex-parti unique, en doutent…
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Posté Le : 19/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ziad Salah
Source : www.lequotidien-oran.com