Le syndicat de sonatrach solidaire des cadres suspendus
Nous ne reprochons rien aux cadres. Ce sont eux qui ont construit l?entreprise », a indiqué hier au téléphone Abdelkrim Lamouri, secrétaire général du syndicat de Sonatrach, affilié à l?UGTA, réagissant aux suspensions de cadres de la firme pétrolière. Il s?agit là de la première réaction à ce niveau de la responsabilité syndicale depuis l?éclatement de l?affaire des cadres suspendus ou limogés. La Fédération des pétroliers, dirigée par Mohamed Lakhdar Badredine, également député FLN, garde toujours le silence. « Selon nos renseignements, le ministre de l?Energie a indiqué que la justice va trancher dans les cas d?une vingtaine de cadres. On leur reproche, dans le cadre d?un marché technique, de ne pas avoir donné ce marché à une société qui a proposé l?offre la moins-disante, mais sans garantie », a expliqué Abdelkrim Lamouri. « On ne peut imaginer que des cadres d?Arzew, de Skikda, de Hassi R?mel ou je ne sais encore soient impliqués dans une grosse et unique affaire », a-t-il souligné. « Si ces cadres ont donné le marché au moins-disant sans qu?il présente de garantie, ils seraient également poursuivis », a-t-il ajouté. Le syndicaliste semble rejoindre le ministre Chakib Khelil qui a souhaité, le 25 juin dernier, que la presse « ne soit pas à l?origine d?une polémique qui ne saurait être dans l?intérêt du pays ». Pour le patron du syndicat de Sonatrach, l?entreprise, classée 12e parmi les compagnies pétrolières mondiales, 2e exportateur de GNL et de GPL et 3e exportateur de gaz naturel au monde, « ne devrait pas être salie par une mauvaise publicité ». « Nous avons demandé au PDG de Sonatrach de nous donner des explications sur cette affaire. Nous attendons. Mais nous n?avons aucun préjugé sur cette affaire », a indiqué le SG du syndicat de la firme. El Watan du 25 juin 2005 a révélé que les mis en cause « devraient répondre des chefs d?accusation de non-respect de la procédure de passation de marchés et de corruption passive ». L?affaire serait liée à la soumission d?une société internationale (STI) pour l?obtention d?un marché de garnitures mécaniques (joints d?étanchéité) au sein d?un des complexes de la zone industrielle d?Arzew. Le concurrent en question n?a pu décrocher le marché, malgré son offre avantageuse selon le principe de l?offre la moins disante initiée par le Bulletin d?appels d?offres du secteur de l?énergie et des mines (BAOSEM). Une plainte aurait été déposée auprès de l?actuel ministre de l?Energie et des Mines qui aurait déclenché une commission d?audit interne. L?affaire, malgré les assurances du secrétaire général du syndicat de Sonatrach, semble se prolonger ailleurs. Des sources sur place à Arzew ont déclaré à nos correspondants y voir un avertissement à une « éventuelle résistance au projet de filialisation de certaines branches d?activité du groupe Sonatrach dont les premiers sur la liste sont déjà connus, à l?instar de l?Institut algérien du pétrole (IAP), le Centre de perfectionnement de l?entreprise (CPE), la Région transport Ouest (RTO)... ». Pour d?autres, l?objectif serait de « discréditer les cadres dirigeants nationaux et de recourir à des sociétés de gestion étrangères ». Les deux pistes découlent des appréhensions générées par la nouvelle loi sur les hydrocarbures. « Nous avons confiance en notre centrale syndicale (l?UGTA). Notre secrétaire général (Abdelmadjid Sidi Saïd) et le président de la République l?on dit : la nouvelle loi ne touchera pas l?effectif de Sonatrach et les ouvrages de Sonatrach resteront à Sonatrach », a insisté Abdelmalek Lamouri qui a rappelé que le ministre Khelil a « bien parlé de partenariat avec les entreprises étrangères et non de privatisation ». « Nous n?avons pas peur d?aller vers le partenariat puisque nous avons une grande expérience dans ce domaine », a ajouté le syndicaliste. Revenant sur la grève de la faim de 100 agents de sécurité du complexe gazier du GL1K de Skikda qui revendiquent d?être réintégrés au GNL en tant que contractuels : « Nous sommes des victimes. Le GNL semble se désintéresser de nous et nous cède aujourd?hui après des années de service à d?autres entreprises en se fondant sur le principe du... moins disant ! Nous ne sommes pas de la marchandise. Ce complexe est le nôtre et nous voulons rester sous sa coupe », ont-ils déclaré dans notre édition du 2 juillet 2005. Ils ont rappelé les deux agents décédés le 19 janvier 2004 lors de l?explosion au complexe et les 15 autres blessés, les conditions difficiles de travail et les mouvements incessants qu?ils font entre divers prestataires de services depuis le début des années 1990. « Ce ne sont pas des employés de Sonatrach, mais cela ne nous empêche pas d?être solidaires avec eux en tant que travailleurs », a dit Abdelkrim Lamouri. « Sonatrach a refusé d?accepter un marché avec une entreprise de gardiennage qui voulait payer ces agents 11 000 DA au lieu de 18 000 DA. J?ai informé notre section à Skikda et nous attendons les suites de l?affaire », a-t-il ajouté. Ce risque de glissement salarial vers le bas a fortement mobilisé le mouvement de protestation à Skikda. Abdelkrim Lamouri a annoncé une rencontre entre le syndicat et le PDG de Sonatrach avant la fin juillet.
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Posté Le : 04/07/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adlène Meddi
Source : www.elwatan.com