Algérie

Après les promesses électorales à Boumerdès Timezrit, les jeunes et le chômage


Décidément, l?aisance financière que connaît le pays ne se reflète nullement sur le vécu des habitants de Timezrit, une commune située à l?extrême sud-est de la wilaya de Boumerdès. Les jeunes de cette commune qui sombre inexorablement dans l?oubli crient à qui veut les entendre leur malvie et leur désarroi. Plus de quarante-cinq ans après l?indépendance du pays, cette localité de plus de 10 000 habitants, perchée sur les hauteurs de Sidi Ali Bounab, ne dispose ni d?une salle de sport, ni d?une maison de jeunes, ni d?un stade digne de ce nom et encore moins de terrains de jeux aménagés ou d?une bibliothèque communale. Pourtant, lors de sa visite de campagne électorale pour les législatives, l?actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, élu député de Boumerdès sur la liste FLN, a promis aux habitants de cette localité d??uvrer pour la construction d?une salle omnisports et d?un stade communal au profit des jeunes. Plus d?une année après, les promesses du ministre se font toujours attendre par une jeunesse livrée à elle-même qui a comme seules occupations la patience et la consommation de drogue. « Nous n?avons eu que des promesses. Rien n?indique qu?elles seront tenues dans le proche avenir », lance Mohamed qui dit avoir tellement patienté et qu?il n?en peut plus. « Même le mouvement associatif est inexistant », fulmine Sofiane qui déplore l?absence de cybercafé dans cette localité. L?absence d?infrastructures à Timezrit est imputée au manque d?assiettes foncières. Commune rurale par excellence, perchée sur les monts de Sidi Ali Bounab à plus de 800 m d?altitude, Timezrit ne dispose pas de terrains publics, d?où les difficultés rencontrées dans l?effort de sa dotation en équipements publics. La direction de la jeunesse et des sports de Boumerdès avait, pour rappel, mis au défi les responsables locaux de trouver un terrain afin que des infrastructures de jeunes y soient implantées. S?agissant du chômage qui affecte la quasi-totalité de la population, le deuxième vice-président de l?APC nous dira qu?il est conditionné par le développement de cette localité. Celui-ci déplore toutefois au passage « les retards enregistrés dans le lancement du programme des 100 locaux commerciaux, alors qu?il est en voie d?achèvement dans la majorité des autres communes du département ». Même les dispositifs d?emploi et les différents programmes d?aide au développement rural, qui ont été lancés par les pouvoirs publics pour absorber un tant soit peu le chômage, n?ont pas pu sortir cette frange de la société de son calvaire. En parlant des dispositifs d?emploi, notre interlocuteur note : « Sur plus de 10 000 demandes, nous n?avons bénéficié que de 76 postes (IAIG) et 33 (ESIL) ». « Ces derniers, ajoute-il, n?ont pas perçu leur mensualité depuis au moins 7 mois. » De leur côté, quelques jeunes, recrutés dans le cadre du dispositif ESIL, n?ont pas caché leur courroux envers le P/APC et les services concernés, après le licenciement d?un nombre important d?entre eux sous prétexte qu?ils ne font pas leur travail. « Est-il moralement sain de révoquer des jeunes qui perçoivent moins de 3000 DA par mois parcequ?ils ne font pas leur travail correctement ? », s?interrogent les chômeurs en dénonçant le zèle dont font preuve les responsables locaux. Au-delà de ces agissements, le dénuement qui consume les jeunes de cette localité prouve une fois de plus que les préoccupations des jeunes sont loin d?être la priorité des pouvoirs publics.


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