Algérie

Après les menaces d’Al-Qaïda au Maghreb



Des Français commencent à quitter l’Algérie Des familles de ressortissants français travaillant pour Michelin en Algérie, société représentant actuellement un investissement de 40 millions d’euros, ont été rapatriées par crainte d’une détérioration de la sécurité dans le pays.  C’est ce qui ressort des déclarations d’un diplomate français de haut rang et du fabricant français de pneumatiques, faites à l’agence de presse Reuter. Cette information a été corroborée d’abord par le chef de mission économique française en Algérie, Marc Bouteiller, qui avait déjà évoqué auparavant cette thèse dans un journal arabophone. Hier, la compagnie française Michelin-Algérie a annoncé avoir effectivement rapatrié, il y a une semaine, les familles de ses cadres à «titre préventif» à la suite de menaces d’Al-Qaïda sur les intérêts français. Ce rapatriement a été décidé «suivant une procédure propre au groupe, après appréciation de la situation sécuritaire», lit-on dans le communiqué du groupe qui précise qu’il n’a reçu aucune menace terroriste directe. Michelin-Algérie souligne que seules les familles, une quarantaine de personnes, ont été rapatriées et que les cadres devaient rester à leur poste. Fabienne De Bredisson, porte-parole de Michelin, a, elle aussi, confirmé le rapatriement des familles d’employés: «Ce n’est pas spécifique à Michelin. Il y a de nombreux Français qui ont été rapatriés. Mais il n’y a pas eu de menaces et aucun de nos employés n’a été rapatrié». Par contre, elle s’est refusée «à tout commentaire» sur la date de départ des familles d’employés ainsi que sur leur nombre. Le numéro 2 d’Al-Qaïda, Ayman Al-Zaouahri, avait récemment appelé, dans un enregistrement vidéo, les partisans du réseau à «débarrasser» le Maghreb des Espagnols et des Français installés dans les anciennes colonies d’Afrique du Nord. Le groupe Al-Qaïda pour le Maghreb islamique a revendiqué un attentat suicide au véhicule piégé commis le 21 septembre contre un convoi de la police escortant des employés étrangers, attentat ayant fait neuf blessés, deux Français et un Italien et cinq gendarmes à Lakhdaria. C’est la deuxième attaque qui visait des étrangers en Algérie depuis mars, où trois Algériens et un Russe ont péri dans un attentat contre un car transportant des employés d’une entreprise russe fabriquant des oléoducs. Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur l’attentat de Lakhdaria, a indiqué peu après une source judiciaire à Paris. Pour contrecarrer ces menaces et d’éventuels attentats, les ministres de l’Intérieur français et algérien, Michèle Alliot-Marie et Yazid Zerhouni, ont discuté vendredi de «terrorisme et de coopération en matière de sécurité», lors d’une rencontre à Paris. Les deux ministres ont partagé leurs «analyses respectives» sur le terrorisme et évoqué «différents domaines de coopération (...) contre tout ce qui peut être source d’insécurité», a déclaré Mme Alliot-Marie au cours d’une conférence de presse commune avec Zerhouni. «Nos analyses étaient très proches» de ce point de vue, a déclaré pour sa part Zerhouni. Mme Alliot-Marie a ajouté que «la France est solidaire et proche de l’Algérie frappée ces dernières semaines par trois attentats». Saïd Farhi


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