Algérie

Après les locales Les partis à l'heure des bilans



L'agitation de la campagne électorale passée, l'heure des bilans sonne pour les partis politiques et surtout pour ceux qui ont essuyé un échec cuisant lors des locales et qui doivent, désormais, revoir toute leur stratégie pour éviter d'être évincés de la scène politique. Jeudi, le conseil national du Front des forces socialistes (FFS) a tenu une session extraordinaire pour évaluer sa participation aux dernières échéances électorales qui ont été un vrai «fiasco» pour ce parti qui a même perdu des sièges dans son fief. Prenant la parole, le premier secrétaire national démissionnaire du FFS, Karim Tabbou s'est dit «non surpris» par les résultats des locales. Il va plus loin en estimant que ces résultats en dessous des aspirations de son organisation politique sont en fait une «opportunité pour engager un ressourcement (et) un contact avec la population». Pour Karim Tabbou «beaucoup de militants du FFS ont fait basculer les résultats au profit d'autres formations politiques». Pour ce dernier, la participation du FFS aux locales était due aux dispositions de la loi qui «impose aux partis la participation aux élections et un seuil électoral comme conditions indispensables à une existence légale». «Si le FFS n'a pas pris part à ces élections il aurait été évincé de la scène politique», a-t-il soutenu. Cependant, cet échec dans les locales du FFS «ne saurait (le) faire dévier de ses orientations et buts stratégiques» tout en ajoutant que ces échéances ont permis à son parti «de faire passer le message du FFS aux citoyens». Le FFS a perdu 118 sièges APC dans son propre fief aux élections du 29 novembre dernier et il n'a obtenu que 54 sièges dans les APW. De son côté, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a souligné, jeudi lors d'une rencontre régionale de sensibilisation et d'orientation des élus de son parti des wilayas de Ouargla, El-Oued et Biskra, que les «élections demeurent le seul moyen pour le changement». Il a affirmé que «le scrutin a été empreint d'une ambiance de totale honnêteté et transparence» tout en précisant que «les dépassements relevés ont été commis par des individus ne relevant ni de l'administration, ni de partis politiques». Le Front national algérien (FNA), la grande surprise des locales, prévoit, quant à lui, de tenir un congrès extraordinaire entre le 26 et le 28 décembre à Tipasa. L'annonce a été faite, jeudi, par son président Moussa Touati qui a déclaré que ce deuxième congrès devra être consacré aux questions organiques du parti et à ses statuts. Abordant les bons résultats obtenus par le FNA, lors des dernières élections, il a affirmé que son parti «a atteint son objectif» dans 126 communes tout en ajoutant que le score réalisé par son parti (1.875 sièges aux APC et 275 sièges aux APW) est le fruit du «discours franc et sincère qui prône le changement». Concernant l'adhésion au FNA de dissidents d'autres partis, il estime que ceci «témoigne de la démocratie au sein du parti et la volonté de servir l'intérêt général» tout en précisant que son parti compte 286.000 militants. Abordant les «dépassements» enregistrés le jour du scrutin, il a affirmé qu'»il n'est pas possible d'y mettre fin en l'absence d'une loi pour sanctionner les auteurs». Interrogé sur les alliances locales, il a souligné qu'elles sont «indispensables et ce, dans l'intérêt du citoyen» rejetant en revanche l'idée d'adhérer à l'Alliance présidentielle qui, selon lui, «n'existe ni pour servir les intérêts du peuple, ni sa souveraineté». Il s'est félicité, cependant, des résultats de la démarche de réconciliation nationale, estimant que les efforts consentis par le président de la République «s'inscrivent dans le cadre de son devoir national». Concernant les déclarations du président français lors de sa visite en Algérie, il a souligné que «la condamnation du colonialisme ne suffit pas, car l'histoire est la conscience du peuple et des générations futures» tout en ajoutant que le président français est venu «rétablir la place économique de son pays en Algérie». Le Parti des travailleurs PT a aussi tenu hier une réunion de son comité exécutif pour évaluer la campagne électorale et les résultats aux Locales. Dans son intervention, la SG du PT, Mme Louisa Hanoune, a plaidé en faveur d'»accords politiques» avec les partis qui ont obtenu la majorité dans les Assemblées populaires communales (APC). «Nous sommes pour des accords politiques et non des alliances avec les partis majoritaires dans les APC», a-t-elle déclaré tout en assurant que ces accords «vont préserver l'indépendance de chaque parti et consacrer le respect des résultats du scrutin». Elle a annoncé, dans ce contexte, que sa formation a déjà «commencé» à prendre des contacts avec les différents partis politiques en vue d'établir ces accords. Mme Louisa Hanoune, qui s'est félicitée de la «victoire politique» de son parti aux locales, a souligné que les «1.142 élus sont autant de points d'appui répartis à travers les communes pour proposer les solutions durables» à ces APC qu'elle a jugé «étranglées» par de multiples difficultés.


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