Après les étudiants, des enseignants dénoncent le climat d'insécurité à l'université

La rue longeant le campus Hasnaoua de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou a été fermée, jeudi, par les étudiants.Par cette action de protestation qui vient après d'autres mouvements similaires organisés intra-muros, les universitaires entendent dénoncer le climat d'insécurité qui règne dans l'infrastructure. Agressions et nuisances en tous genres sont le lot quasi quotidien des étudiants. Des enseignants montent au créneau et dénoncent à leur tour ces actes de délinquance caractérisée. Ceux-ci sont provoqués par « de jeunes dés?uvrés ou chômeurs qui s'infiltrent dans le campus à partir des cités voisines. Des échauffourées se produisent de façon récurrente, des jeunes affrontent d'autres de mêmes conditions sociales, de même profil... Ils sont interchangeables », témoigne sur sa page Facebook, le Pr Saïd Douman, enseignant à la Faculté d'économie de l'Ummto. Ces faits ont lieu « au vu et au su des autorités, et ce, depuis déjà un bon bout de temps », s'indigne-t-il, lui pour qui cette situation n'est pas le fruit du hasard.
« On susurre même que ce pourrissement est entretenu, voire alimenté par des acteurs de l'ombre, l'objectif étant de semer la confusion et la peur, pour briser un bastion universitaire réputé contestataire », écrit le Pr Douman.
« L'université Mouloud-Mammeri est prise en otage par une bande de malfaiteurs. Des salles de classe et des bureaux sont squattés dans lesquels tous les trafics sont pratiqués. Etudiants, fonctionnaires et enseignants en souffrent », alerte de son côté, sur sa page Facebook, Dr Belkacem Boukhrouf, enseignant à la Faculté d'économie, n'hésitant pas à comparer l'Ummto à une zone de non-droit « district par excellence de la drogue et de la prostitution... », s'alarme enfin l'universitaire.
S. A. M.