Après les émeutes qui l'ont émaillé la semaine passée

Les troubles qui ont secoué, la semaine passée, la commune de Béni Fouda (wilaya de Sétif), causant de graves dégâts matériels au siège de l'APC et à l'antenne de l'Algérienne des eaux (ADE), ainsi que l'arrestation de huit personnes parmi les manifestants qui se sont révoltés contre la dégradation du cadre de vie, continuent d'alimenter la chronique locale. Le chômage et le manque de communication affiché par les responsables locaux sont, entre autres, les principaux griefs retenus par la population qui est sortie, pour la première fois, dans la rue pour manifester son mécontentement. En effet, après ces graves incidents, l'attaque menée par un groupe de jeunes contre la maison du frère du P/APC de Béni Fouda n'est pas passée inaperçue. La famille de ce dernier a vite riposté. Des dizaines de personnes appartenant à la famille du P/APC, venues des quatre coins de la région, armées de bâtons, de gourdins et d'armes blanches, se sont rassemblées au niveau de l'artère principale de la ville, mardi dernier, juste après la prière du maghreb et ont pris à partie des jeunes dans la rue en provoquant de graves blessures à deux d'entre eux. Cet acte inattendu qui a réveillé l'esprit tribal a failli tourner au drame, sans l'intervention de sages de la ville qui ont rappelé les antagonistes à la raison. Notons que l'absence de dialogue avec les jeunes manifestants, afin de trouver une solution aux problèmes dont souffre la population, n'a fait qu'aggraver la situation. Les responsables locaux n'ont pas bougé le petit doigt pour apaiser la tension. Ce sont les éléments du GIR (groupe d'intervention) d'El-Eulma qui sont finalement intervenus pour disperser la foule. Par ailleurs, l'on apprend que le P/APC de Béni Fouda a accusé, dans un rapport remis aux autorités de wilaya, des parties anonymes d'avoir fomenté l'attaque contre sa personne.Par ailleurs, le juge d'instruction près le tribunal d'El-Eulma a libéré deux des huit personnes arrêtées. Les six autres risquent d'écoper de lourdes peines pour attroupement, émeute et destruction de biens publics et privés.
Sadek DJERDI