Algérie

Après les échecs répétés des équipes nationales et de la JSK



Il coule, il coule le football algérien ! La déculottée subie par la JSK de Hannachi à la maison vendredi dernier devant nos voisins de l?Etoile du Sahel (Tunisie) a dû secouer les dernières « poches » d?optimistes qui croyaient encore que le foot allait redevenir roi chez nous par la simple magie de l?étincelle allumée par les Sétifiens en coupe arabe. Foot?aise ! Non, l?ogre kabyle, qui se mesurait, sans complexe, aux grosses écuries africaines du ballon rond, n?est qu?un canard boiteux. Les safaris africains sont plus rudes pour des petits Canaris et les pyramides d?Egypte beaucoup plus hautes. Pendant que tous les clubs d?Afrique noire et ceux du Nord se mettaient au niveau qu?exige la performance, nos clubs se disputent des joueurs bon marché ailleurs, au prix de centaines de millions de centimes. L?arrangement des matches au nez et à la barbe des autorités, l?achat des arbitres et l?apparition de la « ch?kara » (sachet en plastique) dans le paysage managérial du football ont achevé de ternir l?image d?un sport devenu un vulgaire souk où tout s?achète et se vend, y compris les dignités. Le tout « encadré » par des responsables abusivement affublés de titre de « président », alors qu?ils usent de procédés de gestion beaucoup plus proches de la logique du maquignon que de celle d?un vrai manager de club. Pis encore, même nos équipes nationales, toutes catégories confondues ? et c?est là que le bât blesse ? se font ramasser par de petits pays qui n?ont aucune tradition de football. Les récents Jeux africains nous ont donné, au demeurant, un vrai aperçu du déclin général de cette discipline. Les onze nationaux, filles et garçons, se sont fait piteusement éliminer at-home. Un mois plus tôt, ce furent nos « A » de Cavalli qui furent ridiculisés par les Guinéens au temple national du 5 Juillet. Sous d?autres latitudes, une telle moisson d?humiliations aurait sans doute suscité des révisions déchirantes pour repartir du bon pied. Mais en Algérie, la culture de l?incantation, qui consiste à vivre le présent des victoires passées, tient lieu de stratégie nationale. Foot? aise ! Comme pour l?épopée de Gijon en 1982, qu?on convoque à tort et à travers, la petite défaite devant l?Argentine à Barcelone fera certainement date. Elle servira de trophée de guerre pour les incompétents dans leurs vaines tentatives de défendre leurs bilans et sauver leurs biftecks. Il faut peut-être prier pour que les camarades de Ziani ne réussissent pas grand-chose face au champion du monde, le Brésil, le 22 de ce mois, au risque de faire oublier notre virtuelle élimination de la CAN 2008, car un bon résultat devant les coéquipiers de Kakà et Ronaldinho servirait de feuille de vigne pour cacher l?incroyable descente aux enfers de notre football. Il suffit de suivre l?actualité qui meuble cette intersaison pour confirmer ce diagnostic : au moins une dizaine de clubs de première division se sont séparés ? ou en voie de l?être ? de leurs entraîneurs. Une cinquantaine de joueurs aux qualités techniques discutables hantent les manchettes de la presse sportive en se faisant annoncer ici et là, du jour au lendemain. Des sommes mirobolantes sont offertes par des barons-présidents, publiquement, sans que le fisc intervienne. Une assemblée générale d?un club mythique, qui tourne à une mauvaise pièce de théâtre, avec en prime un ambassadeur qui tire les ficelles à partir d?Italie? Tout cela n?est pas sérieux. Cette drôle de façon de « gérer » ne produit que ces piètres prestations, à l?image de ce calamiteux spectacle qui ne fait pas rire de la JSK. Et ce n?est certainement pas une affaire de moyens. L?incroyable exploit réussi par ces valeureux jeunes Irakiens en coupe d?Asie, pendant que leur pays croule sous les bombardements, devrait donner à réfléchir à ceux qui massacrent notre football. Mais qui s?en soucie ? Pas grand monde, quand on voit de petits commerçants s?improviser président de club à la petite semaine et le gérer de façon artisanale. Ou encore ces responsables qui trônent à la tête de leur club pendant plus d?une décennie, sans qu?ils aient ne serait-ce qu?une once de bon sens de laisser la place à plus compétent qu?eux.Il est néanmoins vrai qu?être président de la JSK par exemple vaut mieux et plus qu?un ministre de la République. Et certaines têtes ne supportent pas l?anonymat. La question est là.


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