Algérie

Après le renvoi des MIG défectueux



Moscou passe aux aveux...  Les autorités de la Russie semblent avoir accusé le coup après le renvoi par l’Algérie des quinze MIG-29 SMT achetés en 2006. L’affaire fait un tel tapage qu’elle a déteint sur le moral des officiels russes qui y voient un coup dur à la réputation de leur industrie militaire. Aussitôt la visite du président Bouteflika à Moscou achevée, les langues ont commencé à se délier sur les dessous de l’énigme des MIG. Dans un éditorial diffusé mercredi dernier, l’agence Ria Novosti n’a pas hésité à parler de «scandale vite récupéré par la presse». L’auteur signale d’abord que les 15 MIG avaient été rendus aux Russes «à la veille de la visite de Bouteflika». L’éditorialiste semble même être catastrophé par la décision d’Alger soulignant que c’est «toute la coopération militaire entre les deux pays qui en a pâti» comme si c’est l’Algérie qui a fauté. «Cet incident est regrettable et pas seulement parce qu’Alger a ainsi exprimé son mécontentement envers un produit militaire défectueux livré par des producteurs russes. C’est, en fait, toute la coopération militaire et technique entre les deux Etats qui se trouve remise en question», écrit-il. Au-delà de la «rondelette» somme de 7 milliards de dollars, montant des contrats signés en mars 2006 qui s’en trouve en jeu, Ria Novosti s’indigne du fait que ce soit «la première réclamation aussi ostensible dans toute l’histoire de la coopération militaire et technique de la Russie avec les pays étrangers». En clair, c’est une très mauvaise publicité pour MIG et pour Moscou… L’auteur qui cite des experts, estime qu’il y a de «nombreuses causes» derrière ce mauvais épisode. L’éditorialiste de Novosti trouve «incroyable» que les MIG-29 SMT livrés à l’Algérie (ainsi que les autres biplaces et avions d’entraînement) aient pu être défectueux. Il argue que les exportateurs russes d’armements, «qui se refusent à commenter cet incident au niveau officiel», affirment qu’avant leur envoi sur la côte Sud de la Méditerranée, «les avions avaient été réceptionnés par des spécialistes algériens qui les avaient eux-mêmes vérifiés à leur arrivée dans le pays également et qui avaient même commencé à les exploiter». Et de se demander «comment peut-on parler, dans un tel schéma, de quelque réclamation que ce soit, de «pièces détachées d’occasion» et parfois couvertes de rouille, si personne ne les avait décelées jusqu’à présent sur ces appareils?» Il reconnaît cependant que «le niveau d’exécution des commandes à l’exportation a considérablement baissé» ces derniers temps dans les entreprises du complexe militaro-industriel russe. Lors de la récente conférence de l’Académie des sciences militaires, M. Poutiline, vice-président de la commission militaro-industrielle, a reconnu que «bien que les entreprises du complexe militaro-industriel aient augmenté ces derniers mois leur production de plus de 14% (+19,1% pour la production militaire et +7,6% pour la production civile), certaines d’entre elles ne sont pas en mesure de satisfaire la commande militaire de l’Etat». Voilà qui confirme que les défectuosités constatées par les experts algériens sur les 15 MIG sont loin de relever d’une quelconque campagne de dénigrement à l’égard de la technologie militaire russe. La décision d’Alger ne pouvait servir de paravent pour cacher la faillite des complexes militaro-industriels russes hérités de l’Union soviétique. C’est dire que si les MIG ont dû rebrousser chemin à Moscou de retour d’Alger c’est simplement parce qu’ils étaient mal partis…   Amine Makri


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