Algérie

Après le ratage face à la Tanzanie: Rabah Saâdane démissionne



Le sélectionneur national Rabah Saâdane a présenté samedi sa démission au président de la Fédération algérienne de football, M. Mohamed Raouraoua, qui l'a été acceptée. Selon des informations recueillies à la FAF, le désormais ex-coach de l'EN sera remplacé par un entraîneur étranger. Le président Raouraoua a entamé des contacts avec des entraîneurs depuis un certain temps et il ne reste qu'à finaliser avec l'entraîneur choisi.

 L'événement, car c'en est un, ne surprend pas outre mesure. Le départ de Saâdane de la barre technique des Verts intervient quelques heures seulement après la piètre performance de la sélection nationale devant une très modeste équipe tanzanienne (1-1). Mais, plus que la prestation tout à fait décevante au vu de la production des Verts vendredi soir au stade Tchaker de Blida, c'est en fait une succession de contre-performances qui a sonné le glas de la présence de Rabah Saâdane à la tête de la sélection nationale. La sortie devant la Tanzanie était pour ainsi dire un coupe-gorge pour Saâdane : dans le cas d'un mauvais résultat, il y laisserait sa tête. C'est ce qui s'est passé en réalité, mais le départ précipité est à rechercher dans cette traversée du désert des camarades de Ziani depuis pratiquement leur qualification en Coupe du monde face à l'Egypte. La tête de Saâdane était ainsi mise sur le billot depuis la fin de la Coupe d'Afrique des nations. En Angola, l'équipe nationale a été ballotée, méconnaissable, et a reçu deux belles raclées face au modeste Malawi (3-0) et l'Egypte en quart de finale (4-0). Et, ce qui était devenu un mal incurable de cette équipe qui, visiblement, vivait nettement au-dessus de sa réelle valeur technique, c'est son incroyable inefficacité offensive. Depuis les trois buts en CAN 2010 face à la Côte d'Ivoire, les Verts n'ont pratiquement inscrit que deux buts, même avec l'épisode frustrant de la Coupe du monde : un en amical face aux EAU et un autre face… à la Tanzanie vendredi. Mais, plus que l'inefficacité de l'équipe devant les buts adverses, avec des joueurs qui visiblement ne sont pas au top de leur réputation de capés, ce sont les choix tactiques de l'entraîneur qui ont été publiquement décriés.

 Se sentant sur un siège éjectable juste après le match face aux Tanzaniens, Saâdane a déclaré à la presse que «je ne m'accroche pas à mon poste. Loin de là, et vous pouvez être sûrs que si je suis resté, c'est dans l'intérêt de l'équipe nationale.» Et, s'il était sûr d'être le problème en équipe nationale, «il serait parti depuis longtemps», avait-il précisé à la presse nationale. Les propos de Saâdane faisaient suite à des insultes proférées par des supporters en colère, juste après le but de la Tanzanie. Mais, plus que cela, c'est une réaction tout à fait normale du coach, après une série de mauvais résultats, comme une guigne qui collait à la peau de cette équipe nationale devenue subitement le porte-étendard politique de l'Algérie. Et, quand la marmite boue, et sans soupape de sécurité, elle explose. C'est ce qui s'est produit en fait avec cette démission qui, paradoxalement, ne résout pas pour le moment le problème de l'équipe nationale. Même si, au sortir de la Coupe du monde, des voix s'étaient élevées pour changer de coach et de tactique de jeu.

 En fait, la mauvaise prestation des Algériens en Coupe du monde était restée en travers de la gorge de beaucoup de spécialistes, mais surtout de milieux hostiles à la tactique de jeu, ainsi que le choix des joueurs, prônée par Saâdane. Héros d'un jour, malheureux toujours ? C'est en quelque sorte ce destin funeste qui poursuit cet ex-défenseur central. Au lendemain de la participation à la Coupe du monde en 1986 au Mexique, où il avait conduit l'équipe nationale, il avait démissionné, et avait failli même être lynché. En 2004, il accepte de mener la sélection nationale à la CAN en Tunisie, et réussit à qualifier l'équipe au dernier carré. Il quitte le bateau, qui était en pleine vitesse de croisière. Et, en octobre 2007, il est encore rappelé à la barre technique des Verts qu'il qualifie, malgré le pessimisme ambiant, à la CAN et à la Coupe du monde 2010. Aura-t-il été trahi par ses choix tactiques ? Par son casting de joueurs qui ne font plus l'unanimité, même au sein de leur club ?

Pour les mois à venir, et avant la prochaine rencontre des Verts, il faut tirer les leçons qui s'imposent. Et vite, pour ne pas être évincés de la CAN 2012.




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