Algérie

Après le rapport US sur l'emploi : L'Europe clôture la semaine sur une note positive



Les Bourses européennes ont terminé en petite hausse vendredi, au terme d'une séance uniquement animée par le rebond jugé rassurant des créations d'emploi aux Etats-Unis ainsi que par la faiblesse de l'inflation salariale qui a pesé sur les rendements obligataires américains. L'optimisme ambiant sur un accord commercial prochain entre les Etats-Unis et la Chine est par ailleurs resté en toile de fond après les propos de Donald Trump qui a évoqué jeudi une échéance de quatre semaines environ.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,23% à 5.476,20 points, à un nouveau plus haut de l'année. Le Footsie britannique a gagné 0,61% et le Dax allemand a pris 0,18%. L'indice EuroStoxx 50 s'est adjugé 0,16%, le FTSEurofirst 300 a progressé de 0,27% et le Stoxx 600 est monté de 0,09%. Sur la semaine, le CAC 40 a pris 2,35% et le Stoxx 600 s'est adjugé 2,41%. Le principal rendez-vous du jour était la publication, en début d'après-midi, du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis. Le pays a créé 196.000 postes le mois dernier contre 180.000 attendus et après seulement 33.000 en février. "Les investisseurs sont clairement plus à l'aise pour détenir des actifs risqués et le chiffre d'aujourd'hui ne va rien changer au regard de la politique monétaire de la Fed", a réagi Naeem Aslam, analyste chez Think Markets. Le rapport sur l'emploi américain est d'autant plus positif pour les actions qu'il montre une progression très modeste du salaire horaire moyen (+0,1% sur le mois contre +0,3% attendu), ce qui signale des pressions inflationnistes limitées sur l'économie américaine. Un scénario de "Goldilocks" qui avait été très favorable aux marchés d'actions en 2017. Les indices boursiers américains évoluent en hausse à la clôture des marchés en Europe, soutenus par le rebond des créations d'emploi aux Etats-Unis et l'optimisme ambiant sur les négociations commerciales entre Pékin et Washington. Le Dow Jones gagne 0,1%, le Standard & Poor's 500 progresse de 0,4% et le Nasdaq Composite prend 0,5%.

Valeurs
Le compartiment des télécoms (-1,02%) a accusé le plus fort repli en Europe, un mouvement possiblement lié à l'impact de la baisse d'Iliad (-2,5%) suite aux tensions avec Altice (+2,25%), a estimé un analyste.
Altice a annoncé dans la matinée que ses chaînes de télévision BFM TV, BFM Business, RMC Découverte et RMC Story n'étaient plus diffusées via la box de Free, propriété d'Iliad, faute de renouvellement de l'accord de distribution entre les deux groupes, ce qu'Iliad a démenti par la suite. De son côté, le groupe SES a gagné 5,77% après avoir annoncé le lancement réussi de satellites O3b. ADP, qui tenait vendredi une réunion avec des investisseurs, a avancé pour sa part de 1,35%. Outre le rapport mensuel sur l'emploi américain, les investisseurs ont pris connaissance des chiffres de la production industrielle en Allemagne. Celle-ci a progressé de 0,7% alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse de 0,5%. Cette statistique meilleure que prévu a contribué à rassurer sur la santé de l'industrie allemande après la forte déception liée à la chute, annoncée jeudi, des commandes à l'industrie outre-Rhin.

Wall Street en hausse
La Bourse de New York a terminé en progression vendredi, soutenue par l'optimisme sur les négociations commerciales sino-américaines et un rapport sur l'emploi meilleur que prévu, qui a apaisé les craintes de ralentissement de l'économie américaine. L'indice Dow Jones a gagné 40,36 points, soit 0,15%, à 26.424,99. Le S&P-500, plus large, a pris 13,35 points, soit 0,46%, à 2.892,74. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 46,91 points (+0,59%) à 7.938,69 points.
Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a gagné 1,92%, le S&P 2,06% et le Nasdaq 2,71%. Avec la hausse de ce vendredi, le S&P affiche sept clôture en hausse d'affilée, sa plus longue séquence de gains depuis le mois d'octobre 2017.
Le nombre des créations d'emploi s'est nettement redressé en mars aux Etats-Unis, après le creux de 17 mois de février, sans pour autant exercer une forte pression sur les salaires. Mais certains analystes jugent que ces données sont tronquées par la fermeture partielle ("shutdown") du gouvernement.
Ce bon indicateur a rassuré les investisseurs deux semaines après une brève inversion de la courbe des taux entre les obligations du Trésor à 10 ans et les bons à trois mois, ce qui est généralement considéré comme un signe de récession à venir.
"L'inversion de la courbe des taux a fait peur aux investisseurs, leur à fait craindre une récession", a dit Andrew Slimmon, gérant chez Morgan Stanley Investment Management. "Une donnée comme celle d'aujourd'hui efface ces craintes."
L'espoir d'un prochain accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine a également soutenu le sentiment de marché après les propos du président américain Donald Trump évoquant jeudi une échéance de quatre semaines environ.

Valeurs
L'indice des valeurs liées à l'énergie affiche la plus forte hausse sectorielle, avec un gain de 1,69%, dans le sillage des cours du pétrole, dopés par les tensions en Libye et les bons chiffres sur le marché du travail américain. Boeing a perdu 1,0%. Après la clôture, son P-DG Dennis Muilenburg a annoncé dans un communiqué que le groupe allait réduire sa production de 737 à 42 avions par mois, au lieu de 52, à partir de mi-avril, alors que tous ses 737 MAX sont cloués au sol à la suite de deux accidents mortels. Dow Inc, issu d'une scission d'avec DowDuPont, a reculé de 4,14%, plus forte baisse du Dow et du S&P, alors que JP Morgan a entamé le suivi du titre à "souspondérer". Intel a sous-performé (-0,57%) après l'abaissement de la recommandation de Wells Fargo à "performance en ligne" contre "surperformance", qui annonce une vision plus prudente sur l'évolution de la demande de semi-conducteurs.
Snap en revanche a pris 4,96%, Summit Insights ayant relevé sa recommandation de "vendre" à "conserver".

Taux
La faiblesse des hausses de salaires (+0,1% au lieu de +0,3% attendu), qui montre que les pressions inflationnistes restent contenues, a pesé sur les rendements obligataires américains.
Le taux de l'emprunt d'Etat à dix ans a perdu près d'un point de base, pour retomber sur le seuil de 2,50%, après avoir touché plus tôt en séance un plus haut à 2,544%.
Le rendement de l'emprunt d'Etat américain à deux ans évolue pour sa part sur une note inchangée, autour de 2,34%, après un pic à 2,39% en séance.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans est parvenu à terminer la semaine au-dessus de zéro, à 0,008%, après une incursion en territoire négatif.

Changes
Le dollar a légèrement progressé à la suite du rapport sur l'emploi un peu mitigé, avec des créations d'emplois plus importantes que prévu en mars et une révision en hausse des chiffres de février, mais une pression limitée sur les salaires. La baisse des rendements obligataires à la suite de la faiblesse apparente de l'inflation salariale a freiné la hausse. L'indice dollar progresse de 0,09%, face à un panier de devises de référence. L'euro se traite autour de 1,1215 et la livre sterling à 1,3045. La devise britannique est pénalisée par les incertitudes accrues autour du Brexit. La Première ministre britannique, Theresa May, a formellement demandé à Donald Tusk, le président du Conseil européen, un report de la date du Brexit au 30 juin. La décision appartient aux chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept, qui se réuniront mercredi à Bruxelles. En théorie, selon le dernier calendrier fixé par les Européens, le Brexit doit intervenir vendredi 12 avril puisque la Chambre des communes, malgré trois tentatives, n'a toujours pas réussi à dégager une majorité sur l'Accord de retrait négocié par Theresa May. Mais si cet accord finit par être ratifié avant le 12 avril, la date du Brexit serait, toujours en théorie, reportée au 22 mai.

A suivre aujourd'hui :
Les investisseurs prendront connaissance des chiffres de la balance commerciale en Allemagne en février (à 06h00 GMT) et ceux des commandes à l'industrie aux Etats-Unis pour le même mois (14h00 GMT). Nissan a annoncé mardi qu'il convoquerait une assemblée générale extraordinaire lundi pour formellement mettre un terme au mandat d'administrateur de son ex-président Carlos Ghosn, incarcéré depuis le 19 novembre au Japon sur des accusations de malversations financières.


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