Algérie

Après le ramadhan, l'Aïd et la rentrée: Un autre rendez-vous, d'autres dépenses



Le mois de ramadhan tire à sa fin et les ménagères s'affairent à préparer la fête de l'Aid-El-Fitr dans les pures traditions. Et sur ce registre, il faut dire que les Constantinois sont beaucoup attachés aux traditions. Ainsi après les dépenses faramineuses générées par le mois de jeûne et les achats des vêtements neufs pour les enfants à l'occasion de l'Aïd-El-Fitr et la rentrée scolaire, voilà que d'autres frais supplémentaires sont engagés pour préparer les traditionnels gâteaux destinés à garnir la table le jour de la fête qui se passe, surtout, en famille.

«L'Aïd-El-Fitr est une fête conviviale consacrée aux visites de la famille et c'est à cause de cela que chacune tient à présenter une table de gâteaux – maison bien garnie et variée», nous a expliqué hier à Souika, Assia, une mère de famille qui s'apprêtait à faire les provisions de fruits secs qui entrent traditionnellement dans la confection des gâteaux. Interrogée sur les produits utilisés ainsi que sur leurs prix, elle dira que tout est disponible et de bonne qualité, malheureusement les prix ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Ce n'est pas du tout aisé de réunir toutes les variétés de fruits secs qui entrent dans la confection des gâteaux traditionnels, reconnaît-elle, mais comme nous sommes obligés de sacrifier à la tradition, nous devons absolument honorer l'Aïd quitte à s'endetter !», a-t-elle déclaré en commandant au marchand 250 grammes de pistache décortiquée au tarif de 2000 dinars le kilo. Le même fruit, mais en coque, coûte 1400 dinars le kilo.

Comme l'a affirmé cette femme dame, le respect des traditions, notamment culinaires, revient de plus en plus cher pour les bourses modestes. Et pour cause, d'une année à l'autre, les prix des produits ne cessent d'augmenter. Un kilo d'amandes moulues entrant dans la confection de «Taminet Ellouz», gâteau spécifiquelment constantinois qui doit avoir toujours sa place sur la table, est de 850 dinars le kilo, les amandes entre 1200 et 1300 dinars. Les amandes sont présentées sous deux formes : décortiquées et épluchées et effilées. La première est proposée à 680 dinars le kilo, la seconde à 750 et la troisième à 1000 dinars. «Vous voyez comme les gens affluent, continue Assia en désignant les attroupements des clients devant les étals installés de part et d'autre de la ruelle étroite de la vieille ville, car il faut s'y prendre à l'avance pour acheter les produits de base nécessaires pour faire d'excellents gâteaux. Après cela, viendra l'achat de la farine, le miel, le beurre salé, les colorants et enfin les moules de différentes formes qu'on achète en dernier lieu pour servir à la présentation du produit sur le plateau. Le tout sera préparé après le f'tour au cours de soirées conviviales passées en compagnie des voisines qu'on invite à prendre le café et discuter. Et ce sera aussi l'occasion pour les femmes de se rencontrer et d'échanger des informations tout en passant un bon moment ensemble, dans la bonne humeur et pour faire oublier l'ambiance morose, léthargique de la journée de jeûne. A signaler enfin que beaucoup de ménagères songent à la cuisson de ces gâteaux qui s'annonce ardue, car beaucoup de boulangeries à fours traditionnels ont baissé rideau et chacune s'inquiète sur les possibilités de cuisson en songeant qu‘il faudrait s'y prendre à l'avance, car les rares boulangeries encore ouvertes, seront prises d'assaut.




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