Algérie

Après le projet mort-né d'un pôle en partenariat avec les Turcs: Le tourisme scientifique, nouvelle «destinée» de la Sebkha de Petit Lac



Il n'y a désormais point de doute : le fameux pôle touristique en partenariat avec les Turcs, au niveau de la Sebkha d'Oran, est un projet mort-né. A vrai dire, on avait nul besoin de l'annonce faite récemment par le wali concernant un projet de village axé sur la thématique du tourisme scientifique, pour jeter au rebut le dossier -qui n'en fut jamais un, strictement parlant- du projet touristique dont disait être le fruit d'un « grand investissement algéro-turc ». Fin 2016, on s'en souvient, on levait un coin du voile sur un projet algéro-turc très ambitieux : un pôle touristique à hauteur de la zone humide appelée « Lac de Dhayat Morsli » plus connue sous l'appellation de Petit Lac.

Objet d'innombrables études, plus proches de l'académique que du rationaliste, ce périmètre périurbain, mis à mal par son surnom de Sebkha et l'exutoire d'eaux usées d'à-côté, était promis à un bel avenir, à en juger de la bande d'annonce présentée, à grand renfort médiatique, par un architecte libanais aux cheveux longs, lors d'un workshop en novembre 2016, à la salle de conférence de la Mosquée de Abdelhamid Ben Badis. Après les effets d'annonce, plus rien.

Aujourd'hui, on reprend la même idée de fond, et on part sur une base solide, mais surtout un projet réalisable. Financièrement parlant, au premier chef. L'idée de fond ? Oran tourne le dos à ce lac salé. C'est peu dire, en fait. Non seulement la ville tourne le dos, jusque-là du moins, à ce bassin occupant le fond d'une dépression à forte salinité, mais elle est complexée, obnubilée, par son existence, par sa mitoyenneté avec son corps urbain. Comme si ce pan de la nature était un greffon indésirable dont se défend l'organisme en le rejetant, le rendant du coup inapte à remplir sa fonction. Et il faut, dans le cas de Petit Lac, prendre le mot rejet dans son sens hydraulique : déversement, écoulement, évacuation des eaux usées (ménagères comme industrielles). Bref, mal loti, victime de son existence à l'orée d'une cité en panne d'imagination, mordant sa propre queue, ne voyant pas plus loin que le bout de son nez, Petit Lac -l'étendue d'eau et non le secteur urbain s'entend- est rejeté, banni, laissé pour compte. Un no man's land.

La ville n'ose pas s'approcher d'un iota de ce terrain inconstructible, marécageux, bourbeux, sale et salé, d'air irrespirable.

L'ETUDE D'UN VILLAGE TOURISTIQUE EN VOIE D'ACHEVEMENT

Rien que pour avoir osé déplacer la ligne des faux interdits, casser ce vieux tabou qui consiste à sacraliser le lieu dans les tribunes officielles et s'en servir de déversoir derrière le rideau, défaire cet ennuyeux complexe de zone intouchable sous prétexte, plutôt drôle, de zone humide classée Ramsar, lequel prenait en otage la ville et l'amputait de sa jambe saine, rien que pour cela, le projet conçu par les pouvoirs publics locaux. « Le projet de réalisation du village scientifique sera lancé prochainement au niveau de Dhayat Morsli », a récemment annoncé le wali d'Oran Saïd Sayoud. Inscrit au titre de l'année 2024, le projet est en phase d'étude, avant l'élaboration du cahier des charges et le lancement prochain des travaux, et ce dès la finalisation des procédures administratives, a-t-il fait savoir.

Le futur village scientifique sera mis à la disposition de l'Université d'Oran, dès son entrée en exploitation. Les travaux projetés par les initiateurs du projet porteront, notamment, sur la réalisation d'espaces verts, d'aires de détente et d'autres réservées à la pratique sportive, des structures commerciales, ainsi que 5 bâtiments devant être dédiés à diverses activités.

Le futur Village scientifique, dont la conception est inspirée du patrimoine architectural de la capitale de l'Ouest, sera le premier du genre à l'échelle nationale. Dès son entrée en exploitation, le Village scientifique constitue un espace supplémentaire de loisirs et de détente pour les familles oranaises et les visiteurs, qui s'ajoutera aux autres infrastructures similaires réalisées ou lancées en cours de réalisation à Oran. Il faut signaler que et dans le cadre du suivi des travaux d'aménagement de ce lac, une délégation du ministère de l'Intérieur s'est déplacée à plusieurs reprises pour un constat de visu de l'avancement des travaux. Selon nos sources, ces travaux sont en partie pris en charge par un investisseur privé.

Outre l'apport financier accordé par le ministère de l'Environnement, la wilaya d'Oran a contribué à la réhabilitation de cette zone humide après le déblocage d'une enveloppe de 150 millions de DA par le ministère de l'Environnement.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)