Il est connu et reconnu qu'après le pain, l'éducation estle premier besoin des peuples. Le laborieux chantier de la réforme scolaires'apprête à subir, dès la rentrée prochaine, son premier examen probatoire avecl'arrivée à l'université de la première fournée des bacheliers formés auxnouveaux programmes pédagogiques. Cette année aussi, cent vingt-six écolesprivées agréées par l'Etat vont venir se mesurer à l'aune (toujours imprécise) del'enseignement public et de l'accès gratuit à l'éducation pour tous. Quelqueneuf millions d'apprenants vont en effet bientôt rejoindre les bancs desclasses.
Si au plan numérique, la bataille a été gagnée en partie, ilfaut bien reconnaître qu'au registre de la qualité, il y a de quoi nourrir tousles scepticismes, tant il est aujourd'hui patent que le système éducatif et deformation en général apparaît comme l'un des segments-clefs qui met le plus debâtons dans la grande roue du développement.
L'école algérienne n'est certes pas sinistrée, commed'aucuns veulent le faire admettre, mais la mission première qui devait être lasienne s'en est trouvée dévoyée pour coûter au pays de grands retardsdifficiles à rattraper. Parce que l'école est véritablement le socle sur lequelprend pied toute la superstructure d'un Etat souverain, au sens régalien du mot,l'on doit à la vérité de dire que le pays a mal là où l'école ne trouve toujourspas de remède à ses maux qui restent à disséquer. Véritable «cas concret» del'incapacité du pays à trouver un projet de société cohérent et résolumenttourné vers l'avenir et ses nombreux défis, celui de savoir si l'universitéalgérienne doit se contenter d'ouvrir de nouvelles facultés, ou plutôt devrait-elled'abord apprendre à bien assimiler ce que c'est la faculté du développement ?
L'équation à plusieurs inconnues, que l'on réussisse tôt outard à la résoudre, demeurant toujours celle de mettre l'école au justediapason des mutations multiformes qui «travaillent» en profondeur la sociététout entière, la première des incohérences de notre système de formation n'est-ellepas que le colossal effort financier consenti au profit du secteur de l'éducationest inversement proportionnel au nombre (qui fait peur) des exclus et autres«recalés» par une école qui ne peut valablement suppléer aux défaillances d'unegestion à vue d'oeil d'un pays ressemblant à une immense machine en panne ?
Aussi vrai que l'échelle des valeurs est plus que jamais«ouverte» aux quatre vents, l'envie d'emprunter le chemin le plus courtpossible pour poindre au summum de la réussite (tout court !) n'est-elle pas àl'origine de l'enrayage de tout l'engrenage de la boussole devant guider toutle pays vers les rivages du salut ?
Mais la première des «tares» de l'école algérienne n'est-ellepas finalement à chercher du côté de cet entêtement de l'Algérien à continuertoujours, consciemment ou pas, à se jouer du bon sens le plus élémentaire enfaisant de l'illettré-fortuné un personnage respectéet respectable dont le patronyme est précédé par un «Si», et du diplômé-hittiste, le «raté» d'une société en perte de sesrepères ?
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Posté Le : 16/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : El-Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com