Algérie

Après le médicament, la pomme de terre


Après le médicament, la pomme de terre
Les spéculateurs sont enragés. Les Algériens sont, pour eux, une proie qu'ils ne comptent pas lâcher facilement. Dès que l'Etat marque un point pour leur faire desserrer les mâchoires sur un produit essentiel, stratégique, ils s'agitent fortement et se jettent aussitôt sur un autre produit de même nécessité. Les nouvelles qui parviennent du «front» en témoignent. Le ministre de la Santé venait à peine, samedi dernier, d'installer, en présence de quatre de ses collègues du gouvernement, le haut comité algéro-américain chargé de piloter et de suivre le mégaprojet «Algéria Vision 2020» pour la production de médicaments, qu'un autre produit faisait les «frais» des spéculateurs. Le mégaprojet en partenariat avec la puissante association américaine (qui regroupe les plus grands laboratoires du monde) du médicament PhRMA doit inverser la tendance des 70% d'importation algérienne en médicaments par 70% de production locale de nos besoins en produits pharmaceutiques. Le gouvernement a donc «tapé» fort. Il va vers un pôle d'excellence de la biotechnologie qui n'a son équivalent qu'à Singapour et en Irlande. Un pôle qui vise le marché africain et celui du Moyen-Orient en plus, bien évidemment, de satisfaire le marché algérien. Un véritable coup de massue sur la tête des fournisseurs traditionnels de notre pays en médicaments. Pour eux, c'est la fin du temps des caprices, des coups tordus et des milliards de dollars engrangés, le cigare à la main. Avec «en prime», des pénuries artificiellement bien orchestrées. Alors que l'encre de la signature de ce partenariat n'avait pas encore séché qu'une envolée des prix sur un autre produit essentiel est observée. Cet autre produit sur lequel la spéculation a aussitôt jeté son dévolu est le tubercule. La production de pommes de terre augmente dans notre pays d'année en année (3,7 millions de tonnes cette année contre 2,2 millions de tonnes en 2008). Des chambres froides ont été prévues pour stocker et réguler le marché par le biais des Syrpalac (système de régulation des produits agricoles de large consommation). Une politique soutenue de production de semences de ce tubercule est venue s'ajouter aux moyens dont veut se doter le gouvernement. Malgré tous ces efforts et comme pour le médicament, une tendance à la hausse du prix de la pomme de terre est observée ces jours-ci sur le marché. Quand on vous disait que les spéculateurs sont enragés. Ils se jettent sur tous les produits de large consommation jusqu'aux légumes secs comme les pois chiches et les lentilles. Avant, c'était l'huile, le sucre, les céréales, etc. Ils «mordent» même en amont comme pour les engrais par exemple. Selon des informations crédibles, une autre grande surprise attend les flibustiers de l'agriculture comme cela a été le cas pour ceux de la santé. Un moyen du même type que le «remède américain» d'Ould Abbès pour le médicament est en préparation chez Rachid Benaïssa. Le défilé des ambassadeurs accrédités dans notre pays au ministère de l'Agriculture, constaté ces jours-ci, n'est pas fortuit. On y ajoute même la récente visite de l'envoyé spécial du Premier ministre australien qui a déclaré, jeudi dernier, que «l'Australie partage beaucoup de choses avec l'Algérie sur le plan minier et agricole». Il a ajouté être venu pour «élargir et renforcer les relations bilatérales». Les spéculateurs des pois chiches et de la pomme de terre auraient tort de ne pas y prêter attention. Le combat que mène l'Etat, sur le plan économique et social contre des prédateurs de différents acabits, est serré, très serré. L'oeil averti distingue le lien évident entre tous ces «enragés». Il distingue également les «remèdes» en préparation. Il y en aura pour tous les «enragés» qui croient que les Algériens sont une proie facile!
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