Algérie

Après le lait et l'école, le pain'



Après le lait et l'école, le pain'
Comme des larves de volcan. La succession de foyers de contestation dans notre pays est tout sauf innocente. C'est maintenant au tour de l'Oaic (Office interprofessionnel des céréales) d'être, depuis mardi dernier, le théâtre de remous. Des travailleurs ont débrayé pour se rassembler devant le siège de l'Office. Ils exigent la suspension du directeur des ressources humaines qui serait, selon eux, la cause de «décisions arbitraires» prises contre certains syndicalistes. Ils accusent également l'office d'encourager la création d'un syndicat parallèle. Enfin, ils demandent la mise sur pied d'une commission d'enquête sur la gestion de leur office par les responsables actuels. Au-delà du bien-fondé ou non de telles revendications, on relèvera au moins que l'événement est malvenu dans la délicate période post-électorale que vit le pays. Surtout quand ce même événement succède à toute une série du même type ou très proche. Il y a très peu, nous avons connu une grande tension sur le lait en sachet. Toutes les explications fournies par les responsables ne tiennent pas la route. Il a été question de consommateurs de lait en packs qui se seraient subitement rabattus sur le lait en sachet suite à une hausse des prix sur le marché international. Ensuite, il a été question de transformateurs qui utilisaient le lait subventionné pour leur production des dérivés (yaourts et fromages). Tout et n'importe quoi, alors que ni la production locale de lait frais ni l'importation de poudre de lait n'avaient varié. Que l'approvisionnement des laiteries n'avait subi aucun changement. Et pourtant, la tension était bien réelle. Cherchez le «bouchon»! Dans l'éducation, c'est à peu près le même phénomène. Des syndicats d'enseignants qui décident une grève pour des revendications pas si fondamentales pour expliquer cette extrémité. Au point où la colère des parents d'élèves et même des adolescents lycéens s'est fait sentir contre les enseignants grévistes. Comme si c'était l'effet recherché des grévistes. On peut y ajouter les troubles persistants de Ghardaïa, sans revendication aucune. Et maintenant on voit poindre une tension sur le pain. Car si le fonctionnement de l'Oaic venait à être perturbé, il engendrerait celui des minoteries qui lui-même entraînera celui des boulangers. Un beau pétrin, c'est le cas de le dire. Tous ces dysfonctionnements n'auraient pas eu la même importance s'ils n'intervenaient pas à une période sensible que vit le pays avec la préparation de l'élection présidentielle d'avril prochain. Leurs successions et la futilité de leurs motifs ne militent pas pour des événements isolés. Ou d'ordre purement social et sans arrières idées politiques. On voudrait bien nous tromper. On en serait même heureux. Dans tous les cas de figure, il est toujours bon d'appliquer le principe de précautions. Tous les partis politiques qui ont sincèrement le souci de protéger le pays, toutes les associations civiles intègres et patriotes devraient se mobiliser et se dresser à l'unisson comme une forte digue pour prévenir tout débordement. En sensibilisant leurs militants, les citoyens, sur tous les petits «foyers» qui, s'ils ne sont pas maîtrisés au départ, risquent, en s'étalant et en se complexifiant, de mettre en danger la stabilité du pays. Ce n'est plus le moment de se voiler la face. Personne ne nous fera de cadeau. Nous sommes exposés par notre situation unique dans la région. Par la paix que nous vivons alors que tout autour de nous nos voisins, aux quatre points cardinaux, vivent le calvaire. Par notre aisance financière face à un monde frappé durement par la crise économique et financière. Pour au moins ces raisons, sans en rajouter, il faut se rappeler que nous n'avons pas que des amis dans le monde. Aux yeux de certains, nous jouissons de privilèges insolents. Il faut les surveiller comme le lait sur le feu!




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