Algérie

Après le génocide, le trafic d'organes (II)



Après le génocide, le trafic d'organes (II)
Au cours de l'été 1992, Ehoud Olmert, alors ministre de la Santé, avait tenté de régler la question de la pénurie d'organes en lançant une grande campagne visant à trouver des volontaires israéliens pour des dons d'organes post-mortem. Un demi-million de tracts furent diffusés dans les journaux locaux, invitant les Israéliens à s'inscrire pour des dons d'organes après leur mort.Ehoud Olmert avait été lui-même la première personne à s'inscrire. Deux semaines plus tard, le Jerusalem Post signalait que la campagne avait été un succès. Pas moins de 35 000 personnes s'étaient inscrites, contre 500 par mois auparavant. Toutefois, dans le même article, la journaliste Judy Siegel écrivait que l'écart entre l'offre et la demande était toujours important. 500 personnes étaient sur liste d'attente pour une greffe de rein, mais que seules 124 transplantations pourraient être réalisées. Sur les 45 personnes ayant besoin d'un nouveau foie, trois seulement pouvaient être opérées en Israël. Pendant cette campagne, de jeunes hommes palestiniens ont commencé à disparaître dans les villages de Cisjordanie et de Ghaza. Des soldats israéliens les ramenaient morts au bout de 5 jours, le corps ouvert. Parler de ces corps charcutés terrorisait la population des territoires occupés. Il y avait des rumeurs d'une augmentation spectaculaire du taux de disparition de jeunes hommes, avec des enterrements nocturnes de corps autopsiés. Les familles en Cisjordanie et à Ghaza étaient sûres de ce qui était arrivé à leurs fils : «Nos fils sont utilisés comme donneurs d'organes involontaires », avaient déclaré les parents des victimes qui ont tous disparu pendant un certain nombre de jours avant de revenir de nuit, morts et « autopsiés ». « Pourquoi garder les corps pendant au moins cinq jours avant de nous laisser les enterrer ' Qu'est-il arrivé aux corps pendant cette période ' Pourquoi effectuent-ils une autopsie, contre notre volonté, lorsque la cause du décès est évidente ' Pourquoi les corps sont-ils rendus de nuit ' Pourquoi avec une escorte militaire ' Pourquoi la zone est-elle bouclée pendant l'enterrement ' Pourquoi l'électricité est-elle coupée ' » Telles étaient les questions qui taraudaient les familles des victimes. Les proches des Palestiniens morts n'avaient plus de doute quant aux raisons de ces meurtres, mais le porte-parole de l'armée israélienne affirmait que les allégations de vol d'organes étaient des mensonges. Tous les Pales-tiniens qui sont tués sont autopsiés, c'est la routine, dit-il. Bilal Ahmed Ghanem a été l'un des 133 Palestiniens tués de différentes façons. Selon les statistiques palestiniennes, les différentes causes des décès ont été les suivantes : tué dans la rue, par une explosion, par des gaz lacrymogènes, délibérément écrasé, pendu en prison, tué à l'école, tué à la maison, etc. Les 133 personnes tuées avaient entre 4 mois et 88 ans. Seule la moitié d'entre elles, 69 victimes, a été autopsiée. L'autopsie « de routine » des Palestiniens tués ? dont parlait le porte-parole de l'armée ? ne reflète pas la réalité dans les territoires occupés. Les questions demeurent. (à suivre)




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