Algérie

Après le fait accompli russe en Crimée



Après le fait accompli russe en Crimée
Pendant que la population pro-russe de Crimée fête "le retour" de la Crimée, République autonome ukrainienne, dans le giron de Moscou, la minorité tatare (1/3 de la population), qui régnait autrefois en maître dans la presqu'île, s'inquiète pour son propre avenir. Ses électeurs avaient boycotté le vote, convaincus que leurs voix ne compteraient pas dans l'absorption programmée de leur terre par la Russie.Ce passage en force encouragé, pour ne pas dire organisé par le président Vladimir Poutine, a réveillé chez cette communauté musulmane de la péninsule son passé douloureux avec les Russes, fait d'esclavagisme des uns et de pogroms des autres, jusqu'au traumatisme de la déportation collective en Asie centrale ordonnée par Joseph Staline en 1944. Le référendum de dimanche instaurant la scission de la Crimée de l'Ukraine a rouvert des blessures mal cicatrisées.Trente ans après avoir gagné le droit de revenir sur leur terre natale, peu avant l'effondrement de l'Union soviétique en 1989, les Tatars se retrouvent ainsi replongés dans l'inconnu. Moustafa Asaba, un de leurs dirigeants, a expliqué leurs appréhensions d'un gouvernement russe, imprévisible, parce que dirigé par un "dictateur", s'attendant par ailleurs à ce que des agitateurs russes se livrent à des provocations pour permettre au maître du Kremlin de justifier l'étouffement de l'identité de la Tartara en la privant de sa langue, de sa culture et de sa religion.Moustafa Asaba, qui a souligné que sa communauté a toujours bénéficié de la liberté d'expression en Ukraine, avertit les Russes que s'ils leur venaient à les opprimer, les Tartars résisteront. Il pressent qu'il y aura des procès et des emprisonnements.Ce leader, dont la famille avait été déportée par le père russe des goulags, comme l'ensemble des Tatars de Crimée, estime que 95% de sa communauté resteront en Crimée, quelles que soient les conditions, parce que c'est "notre terre, nous n'en avons pas d'autre".Des miliciens pro-russes ont menacé, ces dernières semaines, la minorité musulmane dans les rues des villes de la péninsule. Des spécialistes craignent d'ores et déjà l'arrivée de djihadistes de la Tchétchénie, de l'Ingouchie et autres Républiques asiatiques de l'ex-Union soviétique où ils sont implantés.D. BNomAdresse email




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