Algérie - A la une

Après le choc, la colère !



Des manifestants et des groupes de la société civile ont appelé hier à relancer la révolution d'octobre 2019 dans tout le pays et à maintenir la pression sur le pouvoir en place jusqu'au départ de toutes ses figures.Des milliers de Libanais sont sortis hier dans les rues du pays pour exprimer leur colère, quatre jours après les explosions spectaculaires au c?ur de la capitale ayant causé la mort d'au moins 151 personnes et fait plus de 5 000 blessés, selon un dernier bilan. Alors que les recherches d'autres victimes sous les décombres des immeubles effondrés aux abords du port de Beyrouth se poursuivent, des milliers de personnes ont battu le pavé en scandant des slogans hostiles aux dirigeants du pays tenus pour responsables de toutes les calamités qui endeuillent un pays déjà au bord de l'asphyxie économique.
Des affrontements ont cependant eu lieu entre les manifestants et les forces de l'ordre, causant plusieurs blessés dans les deux camps, selon des médias sur place. La police a fait usage de gaz lacrymogènes contre des groupes de jeunes manifestants qui ont lancé des pierres et des bâtons à la périphérie du rassemblement pacifique. L'armée qui a appelé dans la matinée à la retenue en disant comprendre la colère du peuple libanais, a fini par sortir pour investir les rues de quelques quartiers de la capitale.
Pour beaucoup de Libanais, la catastrophe de mardi soir n'est que la goutte qui a fait déborder le vase. Sans surprise, l'élite dirigeante a été hier la cible principale des manifestants qui ont brandi des pancartes dénonçant la "gabegie", "l'incompétence" et la "corruption" pratiquées à tous les niveaux des institutions par une "caste" qui tient les rênes du pouvoir depuis plus de trois décennies.
Associations de la société civile, personnalités nationales, écrivains, figures de l'opposition et citoyens lambda, parmi lesquels des vieux, des jeunes et des femmes, se sont donné rendez-vous en début d'après-midi dans les quartiers de la capitale pour exiger "une bonne fois pour toutes" le départ de toutes le figures d'un système qui a mis le pays à genoux, selon de nombreux manifestants cités par le très sérieux journal libanais L'Orient le jour. Des pages Facebook ont relayé en direct les manifestations afin de permettre au monde entier, selon un internaute, d'écouter la voix d'un pays meurtri par un cycle interminable de souffrances et de douleurs. "Nous sommes venus manifester pour renverser ce système, ses ministres et ses députés corrompus qui ont détruit le Liban.
Tous, veut dire tous (référence au slogan de la révolution de l'automne dernier : Kellon yani kellon, ndlr)", a pesté un manifestant. "S'ils ont encore une once de dignité, ils doivent tous démissionner", ont dit d'autres, cités encore par L'Orient le jour qui a consacré un direct des manifestations. Selon de nombreuses personnes, le cataclysme qui a frappé la capitale du pays mardi soir ne fera qu'exacerber la colère des Libanais contre les dirigeants déjà au c?ur de la contestation dans tout le pays depuis 2019.
La tragédie de Beyrouth sera-t-elle un nouveau catalyseur de la révolution ' Vraisemblablement. Plusieurs groupes de la société civile ont appelé en effet à relancer la mobilisation et à maintenir la pression sur le pouvoir en place jusqu'au départ de toutes ses figures.
Pour de nombreux militants et activistes, aussi tristes que sont ces événements, ils doivent être l'occasion pour que le Liban amorce véritablement son changement espéré. "Si le changement n'a pas lieu aujourd'hui, il n'aura jamais lieu", résume une pancarte brandie par un jeune Libanaise.


Karim Benamar


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