'Hiérarque, terroriste, l'obtuse, glaçante et impénitente', ces qualificatifs pas du tout philosophiques sont de Bernard Henri Lévy, choqué par Zohra Drif dont la franchise du propos lors du colloque sur le 50e anniversaire de l'indépendance organisé par Marianne lui a été choquante.
Après la rencontre, le philosophe, partisan de l'ingérence humanitaire, pro-Otan et Israël, s'est fendu d'une chronique sur son blog où il revisite les thèses des nostalgiques de l'Algérie française en mettant dans la même case les colons et les colonisés, les criminels des deux bords avec un parallèle sur la période postcoloniale, le parti unique, la dictature, la corruption, 'les fascislamistes' en empruntant le sombre décor à 'un autre intellectuel médiatique' comme lui, Mohamed Sifaoui.
Il sera accessoirement, bien entendu, question de la réconciliation 'franco-algérienne'.
Quant aux crimes, 'ce qui vaut pour les uns, ne vaut-il pas pour les autres '' ironise-t-il.
Cette position n'est pas nouvelle. Elle est cultivée et entretenue par les nostalgiques, harkis et pieds-noirs, à l'extrême droite et une bonne partie de la droite gaulliste, devenue depuis cinq ans, sarkozyste, droite (UMP) qui est derrière la loi du 23 février et celle récente sur les harkis. Droite sarkozyste qui a enterré le projet de traité d'amitié et dont la concrétisation est implicitement suggérée sous condition par BHL.
Cette position représente une tendance lourde au sein du RPR version Sarkozy et de l'UMP et a constitué un facteur de blocage à toute normalisation ou réconciliation entre Alger et Paris. Et BHL, conseiller attitré mais non déclaré de Sarkozy, en est l'expression intellectuelle de cette tendance.
Au moment où la gauche revoit ses positions sur cette question et parle d'une relation apaisée, la droite recycle le thème en l'exacerbant, allant parfois jusqu'à une sorte de chantage. La victoire de Hollande ne signifie pas uniquement l'échec de Sarkozy, mais beaucoup plus. Elle signifie l'échec de son système, de sa vision. Et la gauche aura fort à faire pour effacer cette image d'une France arrogante, incapable de regarder son passé ou de l'assumer. Cette France qui se replie sur elle-même.
L'exact contraire de la vision de la gauche qui est revenue aux valeurs de la République, de la solidarité, et surtout le défi de 'reconquérir' la confiance de ses partenaires particulièrement au Sud et au Moyen-Orient. Avec l'Algérie, c'est toute une histoire (pas l'Histoire) que le nouveau patron de l'Elysée veut faire oublier, dépasser pour refonder de nouvelles relations.
D B.
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Posté Le : 08/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djilali BENYOUB
Source : www.liberte-algerie.com