Algérie

«Après la révolution du jasmin, bientôt celle de l'olivier»




Paris.
De notre correspondant

Des slogans hostiles au président Bouteflika et aux généraux ont été scandés, tandis que des hauts-parleurs diffusaient des chants révolutionnaires et nationalistes. «Pour l'Algérie de Novembre et de la Soummam», «Ben Ali dehors, Bouteflika bientôt», «Stop à  la politique du fric et du flic», «Vive l'Algérie démocratique et libre» et «Tous unis pour l'Algérie de demain», pouvait-on lire sur les nombreuses banderoles accrochées à  même les grilles de la place.
«En Algérie, c'est l'état de siège»
Prenant la parole, Youcef Merrouche a indiqué que le pouvoir a répondu, comme d'habitude, avec la force à  une manifestation. Il a blessé plus de 40 personnes et arrêté plus de 100 autres. «Au moment où je vous parle, le siège du RCD est encerclé par des dizaines de camions de CRS et le chef des parlementaires, M. Azouz, a été tabassé par la police. Il se trouve à  l'hôpital», a-t-il lancé à  l'assistance.  Et d'ajouter : «Des dizaines d'hélicoptères survolent la capitale. C'est un état de siège. Mais le RCD ne s'arrêtera pas là. Nous allons continuer à  nous battre. D'ailleurs, on participera à  la manifestation du 9 février prochain.»
Son collègue Houcine Slifi, représentant du RCD à  Paris, a abondé dans le même sens.
Il a, tour à  tour, critiqué les généraux algériens qui ne cessent piller le pays depuis l'indépendance et le clan de Bouteflika qui a fait main basse sur l'économie algérienne : «Le régime algérien a prouvé qu'il avait eu peur de la marche. Nous voulons un véritable changement. Nous voulons la levée de l'état d'urgence, la libération de tous les détenus et la dissolution de l'ensemble des institutions 'élues', mais aussi l'ouverture du champ démocratique.»
Deux banderoles à  la main, une militante du RCD invite l'armée et les généraux à  regagner leurs casernes et laisser la gestion des affaires du pays aux civils : «Depuis que Ben Ali est tombé, tout est devenu possible. La suite va àªtre chaude. Les gens sont motivées et déterminées pour changer le régime.»
«L'heure est grave»
Un autre militant demande la dissolution de toutes les institutions élues grâce à  la fraude et l'organisation de nouvelles élections libres et indépendantes sous surveillance internationale massive.
Mme Senhadja, une autre militante de gauche, s'est dit en revanche attristée par les divisions qui règnent au sein de la famille démocratique algérienne. «Les partis de l'opposition n'arrivent même pas à  se mettre d'accord sur un minimum de revendications. C'est dommage, car ils auraient été plus forts et à  même de pouvoir changer le cours de l'histoire dans notre pays.» Un autre Algérien, sans aller jusqu'à partager les idées du RCD, a tenu tout de même à  assister à  la manifestation. «C'est la moindre des choses,  explique-t-il. Je suis opposé aux thèses du RCD, mais je suis venu témoigner ma solidarité, car l'heure est grave.» Une Tunisienne, qui s'est jointe au rassemblement, a quant à  elle souhaité que le vent de la démocratie qui souffle sur la Tunisie puisse emporter toutes les dictatures du Maghreb. Ce à  quoi un Algérien a répondu : «Après la Révolution du jasmin, bientôt la révolution de l'olivier.»

 


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