Un document consensuel sera proposé par la coalition appelant le pouvoir à "ne pas rater la chance historique (...) en répondant positivement à l'initiative de transition démocratique".Maintenant que l'opposition a réussi son pari de tenir sa conférence de transition, un événement inédit et historique dans les annales politiques algériennes depuis l'ouverture au pluralisme, en présence de partis et de personnalités de diverses obédiences, le défi pour elle, désormais, est sans aucun doute de maintenir la dynamique, de rallier d'autres forces politiques qui partagent son approche de sortie de crise et enfin de convaincre le pouvoir sur la nécessité de s'asseoir à la table des négociations et d'engager le pays sur la voie de la transition pour "asseoir la souveraineté du peuple".Le pari est difficile, mais pas impossible. Dans ses résolutions rendues publiques hier, la coalition de l'opposition qui regroupe une soixantaine de partis et de personnalités, a appelé à "poursuivre la lutte pour un véritable changement" du régime, mettant en garde, au passage, contre un effondrement de l'Etat. "Après un constat commun sur la crise et la certitude que l'impasse dans laquelle se trouve actuellement le pays va aller vers l'effondrement de l'Etat", la coalition de l'opposition appelle à "poursuivre la lutte pour un vrai changement qui concrétisera la souveraineté du peuple ainsi que sa liberté de choisir ses dirigeants et représentants."Outre l'approfondissement du "dialogue", l'élargissement de la concertation et l'enrichissement de "la plateforme politique", la coalition prévoit de préparer un "document consensuel qui sera proposé au pouvoir et à la société". Dans ce contexte, elle appelle le pouvoir à "ne pas rater la chance historique (...) en répondant positivement à l'initiative de transition démocratique proposée par cette coalition". Mais, d'ores et déjà, le pouvoir oppose une fin de non-recevoir à l'initiative de l'opposition"La transition est un faux problème", soutient Abdelmalek Sellal. "Parler encore d'une transition en 2014 alors que nous avons un socle institutionnel extrêmement solide, mais pourquoi faire ' Transiter vers où ' Et pourquoi ' Nous ne sommes pas un pays en éternelle transition", dit-il. Avant lui, Ahmed Ouyahia, qui pilote les consultations sur la révision de la Constitution, avait déjà assuré pendant la campagne électorale que le pays a connu sa transition en 1992. S'il est entendu qu'il serait illusoire de croire que le pouvoir va accepter une initiative dont la finalité est de le voir remettre les clés, un pouvoir qui, à tort ou à raison, sous-estime les capacités et l'ancrage de l'opposition, le défi pour l'opposition désormais est de pouvoir changer le rapport de force à travers la mobilisation de la société. Et c'est là sans doute le grand défi qu'elle est appelée à relever."La transition doit aller dans toutes les wilayas du pays", a estimé Me Ali Yahia Abdenour. "Désormais le défi est comment convaincre le peuple pour le faire adhérer à notre démarche. C'est lui qui va faire changer le rapport de force", soutient, pour sa part, Sofiane Sakhri, porte-parole de Jil Djadid. "C'est un long travail de construction", observe, de son côté, Djamel Zenati. À cela s'ajoute le travail de "vigilance", comme l'a suggéré Abdallah Djaballah, face au travail de sape que ne manquera pas d'engager le pouvoir et à transcender quelques divergences apparues au cours de cette conférence, Benflis ne semblant pas chaud à l'idée d'une transition tandis que le FFS s'accroche à la reconstruction du consensus.C'est dire combien le chemin est long et semé d'embûches, pour l'opposition, pour imposer sa feuille de route de sortie de crise.K KNomAdresse email
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Posté Le : 12/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karim Kebir
Source : www.liberte-algerie.com