Algérie

Après la nationalité, retour aux affaires : Les casseroles s'accumulent pour Eric Woerth



La diversion sur la déchéance de la nationalité française a fait long feu, le Parti socialiste refusant de tomber dans le piège de la polémique lancée par la droite. Paris. De notre correspondant Et ce mercredi, le quotidien de gauche Libération relance ce qu'on appelle désormais l'affaire Woerth-César. Les ingrédients sont les mêmes que ceux qui ont valu à Eric Woerth ses ennuis actuels dans l'affaire Bettencourt : un riche donateur de l'UMP, parti au pouvoir, des millions d'euros en jeu et l'intervention supposée de l'ancien ministre du Budget. Libération, qui publie une lettre, révèle qu'Eric Woerth est directement intervenu dans un contrôle fiscal, celui de la succession du sculpteur César, à la suite de ses pourparlers avec l'exécuteur testamentaire de l'artiste, Alain-Dominique Perrin, président de la Fondation Cartier pour l'art contemporain et grand donateur de l'UMP. selon le quotidien, l'intervention du ministre s'est traduite, en 2008, par un dégrèvement fiscal de 27 millions d'euros sur la succession du sculpteur, sans compter les pénalités de mauvaise foi, effacées elles aussi.Le ministère du Travail, actuel portefeuille d'Eric Woerth, a réagi en affirmant que ce dernier était intervenu légalement dans cette succession tout en accusant Libération de faire preuve d'un « acharnement inacceptable » et de « déformer les faits ». Alain-Dominique Perrin, exécuteur testamentaire du sculpteur César, a estimé que la lettre d'Eric Woerth sur la succession de l'artiste, reproduite par Libération, était « bidouillée » et constituait « un travail de faussaire ». Alain-Dominique Perrin, qui a présidé le groupe de luxe Richemont (Cartier, Vacheron Constantin, etc.) de 1999 à 2003 et qui est toujours administrateur exécutif de la compagnie financière Richemont, a confirmé qu'il était un donateur de l'UMP : « J'ai toujours donné à la droite. Je suis un homme de droite, un patron de droite et fier de l'être. J'ai donné au truc qui s'appelle le Premier cercle (club de grands donateurs de l'UMP) bien après avoir rencontré Eric Woerth pour César. La lettre publiée par Libération est bidouillée, elle est tronquée. C'est un travail de faussaire. » Il a précisé avoir vu le ministre début 2008 et contribué pour l'UMP en 2010. Selon le ministère du Travail, « l'article de Libération sur la succession du sculpteur César, qui avait fait l'objet d'un article du même journal il y a plus de deux ans, est gravement erroné dans son contenu ».Libé maintient ses informations.« Nous maintenons intégralement nos informations et publions la lettre in extenso sur Libération.fr. Signer une lettre, c'est bien une intervention », a déclaré François Sergent, directeur-adjoint de la rédaction de Libération. Le quotidien ironise sur les contrefeux allumés par la droite et se moque des soutiens d'Eric Woerth, son ministère et' Jack Lang, ancien ministre socialiste de la Culture, ami de tous les grands patrons. Le Parti socialiste entend ne pas lâcher du lest et continue de réclamer la nomination d'un juge d'instruction. « Avec toutes ces affaires qui se rajoutent les unes aux autres, il n'y a qu'une seule chose qui soit aujourd'hui valable, c'est la nomination d'un juge d'instruction qui puisse, en toute indépendance, instruire ces différents dossiers qui commencent à faire beaucoup. On ne peut plus vouloir étouffer ces affaires qui sont mauvaises pour la République », a déclaré le député, Bruno Le Roux.Eric Woerth, actuellement ministre du Travail, est depuis le mois de juin au c'ur d'une vive polémique liée à Liliane Bettencourt, après la révélation d'enregistrements clandestins suggérant un possible conflit d'intérêts entre ses fonctions gouvernementales et l'embauche de sa femme fin 2007, par la société Clymène, gérant le patrimoine de l'héritière de L'Oréal. Il a été entendu la semaine dernière par la police dans cette affaire et a réaffirmé qu'il n'était en rien intervenu dans l'embauche de sa femme, qui a démissionné, fin juin, de Clymène. Le journal Libération a promis des révélations dans l'édition imprimée du jeudi 5 août. L'été risque d'être très chaud pour Eric Woerth'et Nicolas Sarkozy.


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